Viande et végétaux: comprendre les impacts environnementaux de nos choix alimentaires

Merci à James Gerber, co-directeur et scientifique en chef du Global Landscapes Initiative de l’Université du Minnesota, pour avoir partagé son expertise en offrant ses commentaires et critiques. Merci aussi à Cyntia Bissonnette, M.Sc. en biologie et travailleuse agricole, pour ses suggestions et explications sur certains éléments liés à l’agriculture et à la biologie. Et finalement, merci à Christina Lazarova pour les corrections et suggestions.

Ce texte est le deuxième d’une série sur l’agriculture et l’environnement. Le premier, intitulé Agriculture et environnement: comprendre les enjeux globaux actuels, a offert un aperçu des enjeux actuels liés à l’agriculture à l’échelle mondiale. Cette fois-ci, on se concentre sur la question de la production d’aliments d’origine animale. Comme nous le verrons, il s’agit d’un des enjeux importants du 21e siècle, tant sur le plan environnemental qu’au niveau de la sécurité alimentaire. Pour un simple résumé, il est possible d’aller directement à la section 6.

Contenu principal:
1. Imaginez deux fermes…
2. Comparaison des rendements et de l’espace occupé: soya et bœuf
3. L’état actuel dans le monde
4. Pertes en nutriments selon les types de produits animaux
5. Les autres impacts de la production d’aliments d’origine animale ou végétale
  5.1 Impacts de la production par culture
  5.2 Impacts de la production par pâturage
6. Informations à retenir
7. Conclusion
8. Lectures et visionnement suggérés

Section supplémentaire:
A) Définitions
B) Utilisation des champs cultivés pour la France
C) Commentaires: pourquoi les protéines?
D) Commentaires: la qualité des protéines
E) Calculs des rendements en protéine du bœuf de pâturage biologique et du soya
F) Source des données du tableau 1

1. Imaginez deux fermes…

Photo par Dylan Moore (source )

Photo par Dylan Moore (source)

Imaginez que vous visitez deux fermes très différentes. La première est composée essentiellement d’un pâturage biologique, avec quelques bovins qui broutent paisiblement l’herbe dans ces grands espaces verts. Aucun produit « chimique » n’est ajouté et le sol reste fertile grâce à la présence des bœufs. Le champ demande peu d’entretien.

Dans la deuxième ferme, vous trouvez plutôt un champ de soya génétiquement modifié. Bien sûr, on utilise dans ce champ de la machinerie et on y ajoute quelques produits synthétiques issus de l’industrialisation pour augmenter les rendements. On est loin des paysages « naturels »: il s’agit plutôt d’une monoculture dans un système agricole intensif.

Laquelle de ces deux fermes a le moins d’impact environnemental à votre avis? Si on voulait encourager la ferme laissant une moins grande empreinte écologique, devrait-on dans ce cas manger du tofu ou du bœuf? Il pourrait sembler évident pour plusieurs que le choix idéal devrait être le bœuf, mais comme nous verrons dans ce texte, la réalité est un peu plus complexe.

2. Comparaison des rendements et de l’espace occupé: soya et bœuf

Si les deux fermes présentées plus haut occupaient des superficies identiques, le pâturage aurait possiblement un moins grand impact environnemental que le champ de soya (sauf peut-être pour la question des gaz à effet de serre, qui sera discutée plus loin). Cependant, cette comparaison directe, à superficie égale, n’a aucun sens si on veut évaluer l’impact de nos choix alimentaires. En effet, tel qu’expliqué dans le texte précédent sur l’agriculture (Agriculture et environnement: comprendre les enjeux globaux), ces deux systèmes n’ont pas nécessairement les mêmes rendements, donc ils ne peuvent pas nourrir le même nombre de personnes. Moins un système peut nourrir de personnes par unité de surface, plus il doit prendre d’espace pour répondre aux besoins de la population.

On devrait alors se demander: quelle quantité de nutriments puis-je produire à partir de chacune des deux fermes si elles occupent la même superficie? Il est possible de faire une estimation du rendement en protéines (quantité par unité de surface) de ces deux systèmes de production; les détails des calculs se trouvent dans la section supplémentaire. Les résultats sont illustrés à la figure 1 ci-bas. La différence est gigantesque: le champ de soya produit environ 30 fois plus de protéines que le pâturage biologique sur une même superficie.

rendement proteine

Figure 1: Rendement en protéine (quantité produite par unité de surface) à partir de deux cultures différentes: l’élevage de bœuf biologique de pâturage et une culture de soya conventionnelle. Les calculs sont basés sur la situation au Canada (voir section supplémentaire pour les détails). Les rendements peuvent varier en fonction du sol, du climat et des pratiques agricoles.

Ainsi, pour fournir assez de protéines à une population, l’espace occupé par les terres agricoles sera considérablement différent si la population choisit de se nourrir à partir de soya ou à partir de bœuf de pâturage biologique. Ceci est illustré ci-bas, à la figure 2, où l’on compare la superficie relative de la production de soya et du bœuf de pâturage considérant que l’on doit produire une certaine quantité de protéines. On suppose ici que l’espace qui n’est pas occupé par l’agriculture est laissé comme végétation naturelle (forêt, marécage, etc.).

Figure 2: Comparaison de l’espace relatif occupé par deux productions agricoles différentes qui produisent la même quantité de protéines: une production de bœuf biologique sur pâturage et une production de soya à partir des méthodes utilisées au Canada. On suppose ici que l’espace non utilisé est laissé à la végétation naturelle. Les données utilisées pour faire cette image sont celles de la figure 1.

ATTENTION: Il ne s’agit pas ici d’une comparaison directe entre l’agriculture biologique et l’agriculture conventionnelle: la différence aurait été très importante même si on avait considéré le bœuf conventionnel sur pâturage. Le choix de comparer le soya conventionnel avec le bœuf biologique est dû aux recommandations qui sont parfois données aux gens pour promouvoir une alimentation plus « écologique ».

Une autre façon de voir ces données est la suivante: les besoins en superficie agricole sont similaires si j’obtiens ma dose quotidienne de protéines à partir du bœuf de pâturage biologique pendant une journée ou si je l’obtiens pendant un mois à partir du soya.

En considérant cet aspect, la production biologique de bœuf sur pâturage ne semble plus aussi avantageuse sur le plan environnemental que ce qu’on aurait pu croire initialement. En fait, produire de la viande requiert nécessairement plus de ressources que l’équivalent en végétaux, tel que nous verrons à la section 4 (Pertes en nutriments selon les types de produits animaux). Bien entendu, l’espace occupé n’est pas le seul critère à considérer pour évaluer l’empreinte écologique d’une production agricole, c’est pourquoi nous discuterons des autres impacts à la section 5 (Les autres impacts de la production d’aliments d’origine animale ou végétale). Dans cette section, nous verrons aussi comment il est possible de produire des aliments d’origine animale avec un impact minimal sur l’environnement. Cependant, avant d’aborder ces aspects,  nous allons voir à la section suivante pourquoi le sujet des produits animaux est devenu un incontournable lorsque l’on parle d’environnement et de sécurité alimentaire.

3. L’état actuel du monde

Si la population terrestre était beaucoup plus petite et que l’agriculture occupait très peu d’espace sur la Terre, la production de bœuf sur pâturage ne serait pas un problème environnemental. Cependant, à notre époque, nous utilisons déjà presque 40% de la surface terrestre pour nous nourrir et la population humaine passera de 7.1 milliards aujourd’hui à environ 9 milliards d’humains vers 2050 si les tendances se maintiennent (voir texte Agriculture et environnement: comprendre les enjeux globaux actuels). Les rendements des productions agricoles deviennent ainsi de plus en plus importants afin de pouvoir nourrir la population avec l’espace que nous avons.

Figure 3: Utilisation de la surface terrestre. Les données sur l’agriculture et la forêt proviennent de la FAO. Les étendues urbaines proviennent d’une estimation moyenne de deux sources de données: MODIS 500-m global map of urban extent et GRUMP

Au niveau mondial, 75% des terres agricoles sont utilisées pour produire de la viande [1]. Les 25% qui restent sont utilisés pour produire des végétaux afin de nourrir les humains (céréales, fruits, légumes, légumineuses, etc.) ou pour nourrir les animaux de la ferme qui produisent du lait ou des oeufs. À plus petite échelle, ils comprennent aussi l’espace utilisé pour produire des biocarburants (surtout à partir du maïs), du tabac, du coton, etc. Or, il faut savoir que la viande ne fournit que 8.0% des calories et 17.7% des protéines consommées à l’échelle mondiale (source: Bilans alimentaires de la FAO), bien que leur production occupe de loin la majeure partie des terres agricoles. Quant aux végétaux, ils fournissent environ 60% des protéines et 82% des calories disponibles dans le monde, alors qu’ils n’occupent qu’une fraction des 25%.

Avec l’augmentation du nombre de personnes sur notre planète, on peut s’attendre à ce que la demande totale en viande augmente dans le futur si on continue de s’alimenter de la même façon. En fait, en plus d’avoir plus de bouches à nourrir, un changement de diète s’observe dans certaines régions du monde: on y consomme davantage de viande et de produits animaux avec l’augmentation des revenus. C’est le cas de la Chine, qui adopte une diète de plus en plus occidentale et qui a ainsi un appétit toujours plus grand pour la viande. Un graphique contenant à la fois la production de viande depuis 1960 et la population terrestre se trouve à la figure 4. Comme on peut l’observer, la demande en viande augmente plus rapidement que la population.

Figure 4: Consommation annuelle de viande au niveau mondial estimée par la FAO (en rouge, avec la légende à gauche) et la population terrestre (en vert, avec la légende à droite).

Mythe: soya et déforestation
Certaines personnes blâment la consommation de tofu et de lait de soya d’être responsable de problèmes environnementaux dans l’Amazonie. Cependant, il faut savoir que ce soya est principalement destiné à faire des huiles végétales et à nourrir les animaux. Dans le monde, seulement environ 4% du soya consommé l’est directement par les humains sous forme de tofu, lait de soya, etc. (source: Bilans alimentaires de la FAO).

Cette augmentation de la demande en viande, et plus généralement en produits animaux, entraîne une expansion ou une intensification importante de l’agriculture dans plusieurs régions du monde. Cette expansion est la principale cause de la perte de biodiversité observée depuis quelques décennies [2]. Par exemple, la forêt amazonienne a été coupée principalement pour établir des pâturages et faire pousser des végétaux, en particulier du soya, qui serviront entre autres de nourriture pour les animaux. Cette production est ensuite exportée dans d’autres pays afin de répondre à la demande.

Il est clair dans le contexte actuel que d’utiliser davantage de terres fertiles pour produire du bœuf de pâturage n’est pas vraiment une solution aux problèmes environnementaux mondiaux liés à l’agriculture. Ce n’est pas une option viable pour nourrir la population à moyen et à long terme. Est-ce que le problème reste le même pour les autres types de viandes? Qu’en est-il des produits laitiers et des oeufs? C’est ce que nous verrons à la section suivante.

4. Pertes en nutriments selon les types de produits animaux

Ce qu’il est important de comprendre ici est que produire des aliments d’origine animale va toujours conduire à des pertes en énergie et en nutriments par rapport à ce qu’on retrouve dans la nourriture donnée aux animaux (les animaux peuvent créer, à partir de ce qu’ils mangent, certains nutriments qui ne sont pas dans les plantes, mais l’humain peut aussi les générer, sauf la vitamine B12 qui est générée par des bactéries). En effet, une partie de l’énergie et des nutriments ingérés sert à générer autre chose que les muscles (la viande), le lait ou les oeufs. Par exemple, ces nutriments servent au fonctionnement du système de l’animal (pour lui permettre de se déplacer, de faire fonctionner ses organes, etc.) ou à produire des parties de l’animal qui ne sont pas consommées. Ceci est illustré à la figure 5.

Figure 5: S’alimenter à partir de deux stratégies différentes. La première, à partir de plantes. La deuxième, en donnant ces plantes aux animaux et en mangeant les animaux ensuite. Dans ce dernier cas, une partie de l’énergie et des nutriments va être perdue. Notons que dans les deux cas, que les plantes soient mangées par les humains ou par les animaux, une partie des protéines sera aussi perdue parce qu’elles ne seront pas digérée.

Pour ce qui est des protéines, la majorité de celles-ci sont perdues lorsqu’on consomme un produit animal comparativement à ce qui était présent dans les plantes ayant servi à nourrir les animaux. Pour le bœuf, c’est environ 95% des protéines qui sont perdues. En ce qui concerne le lait, la perte est moins importante: c’est environ 60% des protéines qui sont perdues (ceci n’inclut pas les besoins pour la croissance de la vache, avant qu’elle puisse commencer à produire du lait). Le choix du type d’aliment d’origine animale consommé aura ainsi un impact sur les pertes engendrées.

Pourcentage des protéines perdues lorsqu'on produit différents aliments d'origine animale.

Figure 6 : Pourcentage des protéines perdu lorsqu’on produit différents aliments d’origine animale. Le pourcentage de protéines perdu est obtenu en faisant 100% – pourcentage d’efficacité en conversion de protéine, ce dernier étant le ratio entre la quantité de protéines obtenue de l’animal et la quantité de protéines donnée à celui-ci.  Source des données: Smil (2003) [3] Notons qu’une partie des protéines est perdue à cause de la question de leur digestibilité, ce qui sera aussi le cas chez l’humain.

Il n’est donc pas surprenant que la majeure partie de l’agriculture soit consacrée à produire de la nourriture pour les animaux. C’est environ 66.3 milliards d’animaux qu’on a dû nourrir en 2011 pour combler la demande en viande d’une population de 7 milliards d’humains (source: FAOSTAT). Ceci n’inclut pas les poules ou les vaches utilisées pour produire des oeufs et du lait. Rappelons que ces animaux ne fournissent que 17.7% des protéines et 8.0% des calories disponibles pour les humains dans le monde. Ainsi, il sera en général avantageux, d’un point de vue d’efficacité de production, de consommer les végétaux directement plutôt que de les donner aux animaux pour ensuite consommer ce qu’ils génèrent.

La façon de produire ces aliments fera tout de même une différence sur le plan environnemental. Quels sont les impacts des différents modes de production? C’est le thème de la section suivante.

Note: Pour comprendre pourquoi on s’est concentré sur la question des protéines jusqu’à présent dans ce texte, voir la section supplémentaire intitulée Commentaires: pourquoi les protéines?. De plus, une autre section discute de la notion de la qualité des protéines (voir Commentaires: qualité des protéines).

5. Les autres impacts de la production d’aliments d’origine animale ou végétale

Terre cultivée: terre agricole servant à faire pousser des cultures, qui sont ensuite recueillies.

Pâturage: terre agricole sur laquelle les animaux de ferme se nourrissent directement (par exemple, les vaches qui mangent l’herbe dans un champ)

Sur le plan environnemental, on a principalement abordé jusqu’ici les impacts associés à l’expansion des terres agricoles, qui cause entre autres un problème au niveau de la biodiversité. Qu’en est-il des autres impacts? Ces impacts dépendent bien sûr du mode de production et des pratiques agricoles, mais on peut tout de même tirer quelques conclusions générales. Nous allons voir ici les impacts de deux modes de production utilisés pour générer la nourriture d’origine animale consommée par la population humaine. On exclut ici la pêche et la chasse, qui ne sont pas des activités agricoles. Pour ce qui est de la question de l’aquaculture, il s’agit d’un sujet qui va au-delà de ce texte.

5.1 Impacts de la production par culture (porc, poulet, oeuf, etc.)

Les méthodes de productions industrielles pour la production de poulet, d'oeuf et de porc consiste en général à garder les animaux dans des espaces restraints, tout en leur donnant des végétaux cultivés, tel que du maïs, de l'orge, du soya, des pois, de l'avoine, du canola, etc.

Les méthodes industrielles de production du porc, du poulet et des oeufs consistent en général à garder les animaux dans des espaces restreints, tout en leur donnant des végétaux cultivés, tel que du maïs, de l’orge, du soya, de l’avoine, du canola, etc.

Dans ce type de production, on nourrit les animaux principalement à partir de végétaux que l’on fait pousser (surtout des céréales et des légumineuses). C’est le mode de production principal du porc, du poulet et des oeufs. Une partie du bœuf et du lait provient aussi de ce type de production (ce sera discuté dans la sous-section suivante). Dans ce cas, les impacts sont principalement ceux de la culture des végétaux. Cependant, à cause des pertes en nutriments, choisir les produits animaux générés de cette façon plutôt que manger les plantes directement va multiplier les impacts environnementaux liés à la culture des végétaux. Ceci veut dire qu’on utilisera plus de pesticides (dans le cas de la production conventionnelle), plus de fertilisants, plus d’eau, plus d’espace, etc.

Voici quelques impacts environnementaux liés à la culture de végétaux:

  • contamination des cours d’eau et des réserves souterraines par les pesticides et fertilisants (p. ex. les algues bleues au Québec à cause des fertilisants)
  • impact potentiel sur les colonies d’abeilles des pesticides et autres pratiques agricoles (ces abeilles sont essentielles pour polliniser certaines cultures, mais les causes du déclin observé des populations d’abeilles ne sont pas encore bien comprises)
  • dégradation de la qualité des sols due aux pratiques agricoles intensives actuelles (voir reportage de Radio-Canada)
  • surexploitation des ressources en eau (p. ex.: lac Chad en Afrique, lac d’Ourminia en Iran, l’Ouest américain )
  • disparition de milieux naturels et diminution de la biodiversité (discuté dans les sections précédentes)
  • émissions de gaz à effet de serre (du protoxyde d’azote à cause des fertilisants et du méthane à cause de la production de riz)
Les engrais et pesticides causent des zones mortes à certains endroits dans le monde. Ici, il s'agit d'une région du Golf du Mexique, sur les côtes de la Louisiane. La couleur turquoise est une région contaminée, où la vie marine peut difficilement exister. (Référence: NASA)

Les engrais utilisés dans les champs américains finissent souvent dans les cours d’eau causent une zone morte dans le Golfe du Mexique (couleur turquoise), sur les côtes de la Louisiane. La vie marine peut difficilement y exister. (Source: NASA)

Bien entendu, ces impacts dépendent des pratiques agricoles utilisées et de la situation géographique. En adoptant simplement de meilleures pratiques agricoles, on peut réduire ces impacts. Cependant, une plus grande demande en produits animaux signifie une superficie cultivée plus importante, ce qui augmente les risques d’observer les effets potentiels mentionnés ci-haut. De plus, ceci met une pression plus grande sur les terres déjà cultivées étant donné que l’espace cultivable est restreint. Il y a ici des compromis à faire entre les pratiques agricoles et l’espace occupé, mais avec une demande en viande plus importante, ces compromis deviennent de plus en plus difficiles à gérer.

Parmi les problèmes plus spécifiques à la production animale, il y a parfois la mauvaise gestion des excréments, qui peuvent contaminer les sols et les cours d’eau (p. ex. le lisier de porc). On peut tout de même diminuer les besoins en fertilisants synthétiques en gérant mieux ces excréments: le fumier créé peut être utilisé pour nourrir les sols. Cependant, ceci demande une bonne gestion des excréments et un accès à des champs pour étendre le fumier.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (ou FAO pour Food and Agriculture Organization of the United Nations) est l’organisation s’intéressant aux questions d’agriculture et d’alimentation à l’échelle mondiale. Elle récolte, compile et analyse de nombreuses données, qui sont ensuite utilisées par des chercheurs et d’autres organisations.

Pour comprendre l’ampleur de l’utilisation des cultures pour générer des produits animaux, le tableau 1 présente à quoi étaient consacrées les terres cultivées au Canada en 2011, selon les données de la FAO (source: FAOSTAT). L’équivalent pour la France est disponible dans la section supplémentaire, au tableau 2. Pour chacune des catégories, on y indique quelle est leur principale utilisation. Notons que les pâturages ne font pas partie de ces données: ce ne sont pas des terres cultivées, par définition. Comme on peut le constater, la majorité de ces cultures est exportée ou sert à nourrir les animaux. Même si la majorité des terres agricoles est utilisée pour nourrir les animaux, les aliments d’origine animale fournissent 56% des protéines disponibles au Canada selon la FAO (source: Food Balance Sheet pour le Canada, en 2011). En France, ce chiffre monte à 63%. Il faut noter que ces protéines ne sont pas générées seulement à partir des récoltes, mais aussi à partir des pâturages qui composent environ 30% des terres agricoles au Canada et 45% des terres agricoles en France.

Catégorie Espace occupé Utilisations principales
Céréales
(surtout le blé, l’orge, l’avoine et le maïs)
40.3%
  • Environ la moitié est exportée.
  • 74% de la consommation au Canada est réservée comme nourriture pour les animaux.
Oléagineux
(surtout le canola et le soya)
28.4%
  • Environ 60% de la production est exportée (le Canada est le premier producteur de canola au monde).
  • Ce qui reste est principalement utilisé pour produire des huiles (huile de canola et huile de soya).
  • Les résidus (les farines ou tourteaux) sont utilisés pour nourrir les animaux.
  • Très peu de soya est consommé directement.
Fourrage
(graminées, légumineuses, ensilage…)
24.2%
  • Cultures entièrement dédiées à nourrir les animaux.
Légumineuses (principalement des lentilles et des pois)  6.1%
  • La grande majorité de la production est exportée (le Canada est le premier producteur de lentilles au monde).
  • Les lentilles sont utilisées comme nourriture pour les humains alors que les pois sont souvent utilisés pour nourrir les animaux.
Racines et tubercules (principalement des pommes de terre) 0.4%
  • Environ la moitié de la production est exportée (et on importe aussi des patates, soit l’équivalent de 11% de la production totale).
  • Les pommes de terre sont presque exclusivement utilisées pour nourrir les humains.
Légumes 0.3%
  • Presque entièrement réservés à nourrir les humains.
Fruits 0.2%
  • Presque entièrement réservés à nourrir les humains.
Plantes à fibre
(pour textiles)
0.1%
  • Utiliser pour fabriquer du textile, comme pour les vêtements.
Tableau 1: Utilisation des terres cultivées au Canada selon les différentes catégories de culture (pourcentage de la superficie cultivée). Les mêmes données pour la France sont disponibles au tableau 2 dans la section supplémentaire. Les détails de l’origine de ces données sont disponibles dans la section supplémentaire. 

Un cas où ce mode de production par culture pourrait avoir un avantage environnemental est lorsqu’on nourrit les animaux principalement à partir de résidus agricoles, c’est-à-dire à partir de ce qui n’est pas consommé par l’humain. Ces résidus peuvent être par exemple des « déchets » (des végétaux qui ne respectent pas certains standards) ou des parties de la plante que les humains ne consomment pas. Si on produisait des aliments d’origine animale seulement de cette façon, ceci impliquerait une production beaucoup plus petite de cette catégorie d’aliments.

5.2 Impact de la production par pâturage (lait, bœuf)

Voici un exemples déforestation de la forêt amazonienne pour la création de pâturage. C'est dans la état de Pana, au sud de la rivière amazonienne (elle est au nord de l'image). Source: Google Earth (imagerie de Landsat).

Voici un exemple de déforestation dans la forêt amazonienne pour la création de pâturages. Cette image a été prise dans l’état de Pará au Brésil. Le fleuve au nord de l’image est l’Amazone. Source: Google Earth (imagerie de Landsat, en 2015).

Il s’agit d’une production où l’animal consomme les végétaux directement où ils poussent. C’est le mode de production souvent utilisé pour nourrir les ruminants (bœuf, vache, mouton, chèvre) afin de produire par exemple le bœuf et le lait. L’impact de la production sur pâturage dépend de quelle terre on utilise. Lorsqu’on utilise une terre fertile, c’est-à-dire une terre qui aurait pu être exploitée pour cultiver des végétaux, on occupe une superficie qui aurait pu être laissée à d’autres productions agricoles offrant de meilleurs rendements ou à des écosystèmes naturels comme la forêt. Les terres cultivables étant limitées, utiliser les terres fertiles de cette façon peut entraîner la nécessité d’intensifier la production agricole ailleurs, comme il a déjà été discuté dans les sections précédentes.

De nos jours, pour produire du bœuf, les pâturages sont souvent combinés avec une diète comprenant des végétaux cultivés. En effet, pour augmenter la productivité, on utilise maintenant des parcs d’engraissement, soit tout au long de la vie de l’animal ou seulement pour les derniers mois de son existence. Dans ces parcs, on utilise une nourriture plus dense en nutriments (comme les céréales et certaines légumineuses) afin de faire grossir l’animal plus rapidement.  Les impacts environnementaux de ce mode de production mixte sont une combinaison des deux modes de production qui le composent.

Notons que dans les régions où la végétation ne pousse pas pendant l’hiver, les bœufs doivent être gardés à l’intérieur et être nourris avec des récoltes. Ceci veut dire qu’on doit cultiver des végétaux pour cette période. Cet espace peut être simplement une partie du pâturage qui est fauché avant l’hiver, c’est-à-dire la même nourriture que ce qui est mangé l’été. Cependant, on doit en prendre compte dans le calcul de l’espace: simplement calculer les rendements sur la surface occupée par l’animal pendant l’été ne suffit pas nécessairement à estimer la superficie nécessaire pour produire la viande. Parfois, un autre champ est utilisé pour faire pousser la nourriture d’hiver pour ces animaux.

Quasi-mythe sur les pâturages:
Certaines personnes défendent l’idée que les pâturages offrent un avantage environnemental, car ils peuvent emprisonner plus de carbone que les terres cultivées (voici un exemple ici). Bien que ceci puisse être en partie vrai (selon la façon de gérer les terres agricoles entre autres), la comparaison est problématique. Pour comprendre pourquoi, il faut d’abord savoir que les forêts peuvent capturer encore plus de gaz à effet de serre que les pâturages (les arbres contiennent beaucoup de carbone). En se référant à la figure 2, on comprend que la comparaison ne peut pas se faire directement entre les cultures et les pâturages à cause de la différence dans l’espace occupé pour produire la même quantité de nutriments.

Les pâturages, comme la culture de végétaux en général, peuvent aussi contribuer aux changements climatiques. En effet, quand on coupe une forêt pour en faire un pâturage ou un champ, on émet des gaz à effet de serre comme du CO2  (à cause du changement dans la dynamique du sol suite au retrait des arbres et ces arbres sont souvent brûlés) et du méthane (à cause de la décomposition de la végétation). Or, la forêt peut contenir beaucoup plus de carbone que les champs et elle peut ainsi jouer un rôle dans la lutte contre les changements climatiques. De plus, en modifiant la surface, on change la réflexion du soleil sur le sol (l’albédo), ce qui peut affecter le climat localement. Enfin, le changement de la végétation peut affecter le cycle de l’eau en modifiant les processus d’évaporation. Un exemple de ces impacts est dans la forêt amazonienne, où l’on prévoit un réchauffement et un assèchement de la région à cause de l’agriculture qui prend de l’expansion (voir cette nouvelle). Enfin, les ruminants produisent du méthane lors de leur digestion et ce méthane contribue aux changements climatiques en agissant comme gaz à effet de serre. En fait, l’agriculture contribue dans le monde à générer autour de 10% des gaz à effet de serre selon le GIEC, ce qui inclut aussi la contribution des fertilisants et des cultures mentionnées dans la section précédente, mais ce qui exclut les émissions dues aux coupes forestières (la question des gaz à effet de serre en lien avec l’agriculture sera possiblement traitée dans un autre texte, car la situation est un peu plus complexe que ce qui est présenté ici).

Un autre problème avec les pâturages est qu’une partie de la production n’est pas soutenable à long terme: la FAO estime que, dans le monde, environ 20% des pâturages actuels (incluant tous les types de pâturage, qu’ils soient basés sur la végétation naturelle ou non) sont surutilisés, c’est-à-dire qu’ils sont utilisés de façon non soutenable (source). Avec les changements climatiques et l’augmentation de la demande en viande, une mauvaise gestion de ces régions pourrait entraîner davantage de surutilisation. De plus, si on tente de continuer à soutenir la demande en produisant toujours plus, on risque de voir ces écosystèmes naturels encore davantage exploités.

Utiliser des pâturages naturels (des endroits où il n’est pas nécessaire de modifier la végétation naturelle pour créer des pâturages) de façon peu intensive peut tout de même offrir un avantage environnemental dans une certaine mesure. En effet, certaines régions du monde ne sont pas propices à la culture de végétaux, mais offrent tout de même une végétation qui peut convenir aux ruminants. C’est le cas par exemple d’une grande partie de l’Australie ou des Prairies canadiennes. En produisant de façon peu intensive, on peut affecter de façon minimale les écosystèmes, et on sauve ainsi de l’espace sur les terres agricoles fertiles. Cependant, il est aussi possible de surutiliser ces pâturages: selon un rapport indépendant préparé pour le gouvernement d’Australie, l’utilisation du territoire australien comme pâturage est la principale pression sur la biodiversité du pays (source). Dans les régions tempérées de l’Australie, seulement 2% du territoire n’a pas été touché par l’agriculture (pâturage ou terre cultivée), selon ce même rapport.

Cette région est peu propice à l'agriculture. Utiliser des vaches pour consommer la végétation présente peu avoir un impact minimal sur l'environnement, et permet d'éviter des terres fertiles pour produire de la viande. Source: CSIRO

Cette région en Australie, près de la rivière Burdenkin, est peu propice à la culture de végétaux. Utiliser de façon peu intensive ce territoire en y mettant des bœufs pour qu’ils consomment la végétation présente peut avoir un impact minimal sur l’environnement et permet d’éviter d’utiliser des terres fertiles pour produire de la viande. Image: CSIRO

Les pâturages peuvent aussi être utilisés dans un système de rotation: certaines terres agricoles cessent d’être utilisées pendant une année et on y envoie des vaches ou des bœufs qui se nourrissent de la végétation présente. Leurs excréments enrichissent le sol (effet similaire aux autres fertilisants ajoutés), ce qui permet d’avoir une meilleure récolte l’année suivante. Cependant, on peut aussi faire un système de rotation avec des végétaux, comme avec les légumineuses (qui sont aussi semées pour les pâturages), qui peuvent améliorer la qualité du sol. L’utilisation d’un champ comme pâturage temporaire dans un système de rotation peut être avantageuse pour l’agriculteur puisque cette pratique demande très peu d’investissement en ressources; au niveau du rendement, cependant, cet avantage n’est pas aussi clair.

Il faut tout de même comprendre que la production non intensive de bœuf en utilisant des milieux naturels ne pourrait pas combler la demande actuelle dans le monde. En fait, on ne sait pas quelle quantité de viande pourrait être produite de façon soutenable en utilisant cette méthode de production, mais cette quantité est assurément moins importante que la consommation actuelle de viande. Ainsi, pour limiter nos impacts sur l’environnement, produire moins de viande, et donc en consommer moins, est une solution à plusieurs problématiques actuelles.

6. Informations à retenir

Voici les informations essentielles à retenir dans ce texte:

  • Lorsqu’un animal mange des végétaux, une grande partie des nutriments ingérés seront «perdus» et ne se retrouveront pas dans les aliments produits à partir de cet animal.
  • La quantité de nutriments perdus varie en fonction des produits animaux générés. Pour les protéines, en ordre croissant de perte (de la plus petite perte à la plus grande), on retrouve: le lait (60%), les oeufs (70%), le poulet (75%), le porc (87%) et le bœuf (95%).
  • Pour cette raison, la production d’aliments d’origine animale est ce qui occupe le plus d’espace en agriculture: 75% des terres agricoles servent à produire de la viande, alors que celle-ci fournit 8.0% des calories et 17.7% des protéines dans le monde. Une des conséquences de cette réalité est que la production d’aliments d’origine animale, et en particulier la viande, est la principale cause de perte de biodiversité dans le monde.
  • Utiliser les récoltes obtenues sur des terres fertiles pour nourrir les animaux est ainsi une façon inefficace de produire des nutriments et entraîne incidemment une multiplication des impacts environnementaux de la culture des végétaux (plus de pesticides, plus de fertilisants, plus de risque de dégradation des sols, plus de coupe forestière, plus de gaz à effet de serre, etc.).
  • Utiliser des terres fertiles pour faire des pâturages exige encore plus d’espace et risque de mettre de la pression sur les écosystèmes et sur le système agricole.
  • Il est possible de produire des aliments d’origine animale de façon efficace si l’on nourrit les animaux à partir de résidus alimentaires ou si l’on utilise de façon peu intensive des terres non cultivables comme pâturage. Cette production serait cependant beaucoup moins importante que celle que nous avons présentement.
  • De façon générale, choisir des végétaux plutôt que des produits animaux, ou du moins diminuer la consommation de viande (en particulier la viande rouge), réduit significativement les impacts environnementaux de notre alimentation.

7. Conclusion

Faut-il cesser de manger de la viande? On ne peut répondre à cette question seulement par ce texte. En effet, d’autres aspects sont à considérer: l’économie, le contexte géographique, l’éthique, la santé, les préférences personnelles, la situation des fermiers et en particulier celle des petits exploitants, etc. De plus, si le seul critère était d’adopter strictement une alimentation qui minimise le plus possible les impacts de l’agriculture, ceci voudrait dire qu’on devrait abandonner le café et les sucreries (les impacts de ces productions restent tout de même moins importants que ceux associés à la production de viande). Il serait aussi possible d’adopter des méthodes de production d’aliments d’origine animale qui auraient très peu d’impacts environnementaux, à condition que la quantité produite, et du même coup la consommation, soit beaucoup plus faible que maintenant.

Il est clair que la question de la consommation de produits animaux est un incontournable lorsqu’on parle d’environnement. C’est aussi un incontournable lorsqu’on parle de sécurité alimentaire à l’échelle mondiale. Avec une population humaine en croissance, tirer ses protéines principalement de la viande, en particulier de la viande rouge, met une pression importante sur les écosystèmes actuels. De plus, ceci exige d’intensifier ou d’accroître les surfaces agricoles. Même en proposant des méthodes de production qui semblent plus « écologiques », le problème central lié à la production de la viande reste si la demande en viande ne change pas significativement: elle va toujours résulter en une perte en nutriments par rapport à ce qu’on peut obtenir des végétaux.

Bien entendu, ce texte a été rédigé en considérant une perspective mondiale de la problématique, en se concentrant principalement sur la production des pays plus industrialisés comme le Canada ou la France. Certaines populations pourraient difficilement survivre sans inclure les animaux dans leur système agricole et dans leur alimentation (comme les populations de certaines régions d’Afrique). De plus, certains peuples, comme les Inuits, dépendent fortement de la consommation de produits animaux. Cependant, ceci n’est pas le cas dans les pays industrialisés et il est clair que, en général, avoir une diète basée principalement sur les végétaux réduit de façon significative l’impact de nos choix alimentaires sur l’environnement. Les produits animaux ne sont pas nécessaires à une bonne santé, comme le reconnaissent maintenant plusieurs organismes telle que l’Association des diététistes du Canada (source). Une diète sans produit animal est appelée végétalisme (ou véganisme si on exclut aussi l’utilisation des animaux dans d’autres contextes comme les vêtements).

Bien que nous avons effleuré la question de la culture biologique au début de ce texte, nous n’avons pas discuté en détail de la question. Devrait-on choisir des aliments biologiques? Et qu’en est-il du choix d’aliments locaux? Ce sont des sujets qui seront touchés dans les prochains textes de cette série.

8. Lectures et visionnement suggérés

Livestock’s long shadow (rapport de la FAO sur la production de la viande)
The other inconvenient truth (présentation TED par le chercheur Jon Foley, une des références dans le domaine de la sécurité alimentaire et de l’agriculture à l’échelle globale)
L’éthique animale, par Jean-Baptiste Jeangène Vilmer (pour la question de l’éthique liée à la consommation des produits animaux)

Références

[1] Foley, Jonathan A., et al. « Solutions for a cultivated planet. » Nature 478.7369 (2011): 337-342.
[2] Machovina, Brian, Kenneth J. Feeley, et William J. Ripple. « Biodiversity conservation: The key is reducing meat consumption. » Science of the Total Environment 536 (2015): 419-431.
[3] Smil, Vaclav. « Nitrogen and food production: proteins for human diets. » AMBIO: A Journal of the Human Environment 31.2 (2002): 126-131.

Section supplémentaire

A) Définitions

  • Animaux: par souci de concision, on utilise animaux pour désigner les animaux non humains.
  • Terre agricole: terre utilisée pour produire de la nourriture, soit comme terre cultivée ou comme pâturage.
  • Terre cultivée: terre agricole servant à faire pousser des cultures (céréales, légumineuses, légumes, fruits, etc), qui sont ensuite récoltées.
  • Pâturage: terre agricole sur laquelle les animaux d’élevage se nourrissent directement (par exemple, les vaches qui broutent l’herbe)
  • Terre fertile: terre propice à la culture de végétaux, où on peut y faire pousser par exemple des céréales, des légumineuses, des noix, des légumes ou des fruits.

B) Utilisation des champs cultivés pour la France

Catégorie Espace occupé Utilisations principales
Céréales
(surtout le blé, le maïs et l’orge)
51.9%
  • Plus de la moitié de la production est exportée.
  • Environ le 2/3 de la consommation en France est réservée comme nourriture pour les animaux.
Fourrage 
(graminées, légumineuses, ensilage…)
26.1%
  • Cultures entièrement dédiées à nourrir les animaux.
Olégianeux
(surtout le canola, le tournesol et le soya)
12.9%
  • Cultures principalement utilisées pour faire des huiles végétales.
  • Les résidus sont donnés comme nourriture aux animaux.
  • Seulement environ 10% de la quantité disponible est consommée directement par les humains (produits de soya, graines de tournesol).
Fruits
(principalement le raisin) 
4.8%
  • La grande majorité (environ 85%) de la production est le raisin qui est utilisé pour faire du vin.
  • Le reste est consommé par les humains ou exporté.
Légumineuses 1.6%
  • Environ 60% de la production est exportée
  • De ce qui reste, les 3/4 sont donnés aux animaux.
Légumes 0.3%
  • Culture utilisée presque seulement pour nourrir les humains.
Racines et tubercules (principalement des patates) 0.2%
  • Production réservée principalement aux humains.
  • Seulement environ 10% de la quantité disponible est consommée par les animaux.
Plantes à fibre
(pour textiles)
0.1%
  • Pour les vêtements entre autres.
Fruits à coques
(noix, châtaignes et amandes)
0.1%
  • Production utilisée pour nourrir les humains presque exclusivement.
Tableau 2: Utilisation des terres agricoles en France en 2011 en fonction des différents types de culture. Les résultats son donnés en pourcentage de la superficie cultivée. Ces informations sont obtenus grâce aux données de la FAO (voir section supplémentaire F).

C) Commentaires: pourquoi les protéines?

Dans ce texte, nous avons principalement considéré la production de protéines parmi les différents nutriments possibles. Ce choix a été fait pour différentes raisons. D’abord, à cause de la perception que les plantes sont de mauvaises sources de protéines, ce qui est un mythe. En effet, les acides aminés essentiels que l’on retrouve dans les produits animaux proviennent des plantes: l’animal n’est qu’un vecteur pour nous fournir ces acides aminés. Notons que les acides aminés sont les éléments de base dans la construction des protéines. On les qualifie d‘essentiels lorsque le corps ne peut pas les créer lui-même.

Deuxièmement, une autre raison pourquoi nous avons traité des protéines en priorité est parce qu’un des principaux intérêts pour consommer de la viande et des produits animaux est pour leur apport en protéine. Ils jouent un moins grand rôle en général pour fournir des calories, à moins d’avoir une diète de type Atkins. En fait, l’apport en calories est beaucoup plus facile à obtenir avec l’agriculture: on obtient facilement nos calories dans les céréales, les fruits ou les patates par exemple. Notons que les pertes en calories auraient été beaucoup plus importantes que celles en protéines.

Finalement, ce qui limite la croissance des plantes est entre autres la quantité d’azote dans le sol, qui est un élément central dans la construction des acides aminés. Les plantes sont incapables d’extraire par elles-mêmes l’azote de l’air. Certaines plantes, comme celles qui produisent les légumineuses, peuvent tout de même fixer l’azote de l’air (c’est-à-dire rendre l’azote de l’air sous une forme accessible aux plantes) à l’aide d’une relation symbiotique avec des bactéries. Une bonne partie de l’agriculture, dont l’utilisation de fertilisants (synthétiques ou sous forme de fumier), consiste à gérer cet azote dans le sol. De l’autre côté, les glucides et lipides sont principalement composés d’oxygène, de carbone et d’hydrogène, que les plantes obtiennent « facilement » dans l’air et dans l’eau. D’un point de vue agricole, il est donc plus « facile » de produire des calories sous forme de glucides et lipides que de produire des protéines.

D) Commentaires: la qualité des protéines

Nous n’avons pas touché dans ce texte à la question de la qualité des protéines. C’est par souci de concision, car le message principal du texte ne serait pas changé. Après tout, tel que mentionné dans la section précédente, les acides aminés essentiels obtenus dans la viande et autres produits animaux proviennent des plantes.

La qualité des protéines dans les aliments se mesure de différentes façons. On peut mesurer par exemple la digestibilité (la proportion des protéines qu’on est capable d’extraire des aliments) et la composition en acides aminés essentiels. Même en considérant ces deux éléments, de nombreux indicateurs existent. Il peut devenir ainsi plutôt difficile de s’y retrouver, à moins d’avoir une expertise sur le sujet. De plus, il est difficile de fixer quels sont les besoins exacts des humains en acides aminés essentiels. On sait tout de même qu’en général, les produits animaux offrent des protéines plus facilement digestibles et avec une composition en acide aminé plus proche de ce qu’on a besoin, mais les plantes contiennent aussi tous les acides aminés essentiels. De l’autre côté, en consommant suffisamment de protéines ou en variant les types de plantes consommées, tout comme on fait pour nourrir les animaux que l’on consomme, il est facile de remplir les besoins en protéines même sans consommer de produits animaux.

Une analyse encore plus poussée de la situation tiendrait compte de ces facteurs. Cependant, cette question est davantage importante dans les pays où l’accès à la nourriture est limité. En effet, les carences en protéines sont très rares dans les pays occidentaux, même chez celles et ceux qui ne consomment pas de produits animaux. Après tout, en Occident, la consommation en protéines est généralement plus élevée que ce qui est recommandé par les organismes de santé.

E) Calculs des rendements en protéine du bœuf de pâturage biologique et du soya

Calculer le rendement de bœuf de pâturage est difficile. En effet, ce rendement dépend entre autres du climat et de la qualité du sol, ainsi que de la race de bœuf utilisée. De plus, les systèmes occidentaux actuels utilisent souvent des parcs d’engraissement vers la fin de la vie de l’animal afin de lui permettre de prendre plus de masse. Dans ces parcs d’engraissement, on donne entre autres des céréales à l’animal, qui sont plus denses en calories. Nous allons tout de même tenter d’estimer les rendements lorsqu’on utilise seulement un pâturage.

Dans un texte sur la production de bœuf biologique au Nouveau-Brunswick, on dit qu’on a besoin d’environ 2.5 à 3 acres de pâturage par bœuf de 1000lbs. Dans un autre texte faisant la promotion du bœuf de pâturage, on y affirme que les bœufs de pâturage sont tués vers l’âge de 18 à 24 mois.

Cependant, l’animal ne peut pas être totalement consommé (comme les os, la peau, etc.). Selon un document de l’Université du Tennessee, environ 41.7% du bœuf peut servir de viande. Et finalement, la viande contient environ 27% de protéines.

Voici alors les calculs, en utilisant les valeurs donnant un avantage à la production de bœuf (2.5 acres pour l’espace et 18 mois pour l’âge de l’abattage):
Production annuelle totale : 1000lbs/2.5 acres /1.5 année = 267lbs/acre/année= 29 900kg/km2
Production de protéines: 29900kg/km2 ×41.7% × 27% = 3 370 kg/km2

Pour ce qui est du rendement en protéine pour le soya, voici les calculs:
Rendement canadien du soya en 2013 (source FAOSTAT): 28 568.92Hg/Ha ou 285 689kg/km2
Proportion de protéine dans le soya (source: USDA): 36.49%
Quantité de protéines par km2: 285689kg/km2 × 36.49% ≈ 104 000 kg/km2

F) Source des données du tableau 1 (et du tableau 2)

Voici comment ont été compilées les données du tableau 1. D’abord, les superficies agricoles sont obtenues des données de la section « Télécharger données -> Productions -> Cultures » sur le site faostat3.fao.org. On peut sélectionner seulement les valeurs en superficie pour toutes les productions au Canada ou en France en 2011. Voici par exemple les données brutes pour les 12 principales cultures. Les données sont disponibles soit par catégorie ou par culture.

  1. Blé (céréale): 8 543 600 Ha (25.7%)
  2. Graminées et légumineuses mélangées (fourrage): 7 800 000 Ha (23.4%)
  3. Canola ou colza (oléagineux): 7 471 300 Ha (22.4% )
  4. Orge (céréale): 2 364 800 Ha (7.1%)
  5. Soya (oléagineux): 1 542 400 Ha (4.6%)
  6. Maïs (céréale): 1 201 700 Ha (3.6%)
  7. Avoine (céréale): 1 029 600 Ha (3.1%)
  8. Lentilles (légumineuse): 998 400 Ha (3.0%)
  9. Pois secs (légumineuse): 914 200 Ha (2.7%)
  10. Graines de lin (oléagineux): 273 200 Ha (0.8%)
  11. Fourrage et ensilage, maïs (fourrage): 239 200 Ha (0.7%)
  12. Pommes de terre (racines et tubercules) : 140 882 Ha (0.4%)
  13. Autre: 1.9%

Ces cultures occupent environ 98% de la superficie cultivée (excluant le #13). Par catégorie, on retrouve plutôt les chiffres suivants:

Superficie utilisée pour différentes productions agricoles, par catégorie. Données brutes sur le site faostat3.fao.org.

Superficie utilisée pour différentes productions agricoles, par catégorie. Données brutes sur le site faostat3.fao.org.

Notons que le fourrage n’est pas inclus dans les catégories créées par la FAO. Il s’agit d’une culture exclusivement réservée aux animaux. On peut trouver la superficie utilisée en additionnant les cultures réservées à cette fin: graminées et légumineuses mélangées , fourrage et ensilage, etc.

Pour ce qui est des  principales utilisations, nous avons utilisé le Bilan alimentaire de la FAO (ou Food Balance Sheet) du Canada pour l’année 2011, obtenu dans la section « Télécharger documents -> Bilans alimentaires -> Bilans alimentaires ». On indique dans ce document la quantité importée et exportée, la variation des stocks, la consommation par les humains et les animaux, la quantité perdue, la quantité transformée, etc. Pour savoir comment sont classés les différents aliments, on peut consulter la documentation de la FAO. Voici les données utilisées, extraites de ce Bilan alimentaire, à la figure suivante.

Bilan alimentaire de la FAO pour le Canada, en 2011. Les données retenues pour l’utilisation des cultures sont soulignées en rouge, alors que les données utilisées pour la contribution en protéine des produits animaux sont en vert.

Notons que le fourrage n’est pas inclus dans les catégories créées par la FAO ou dans le bilan alimentaire puisque toute la consommation est réservée aux animaux.

Notons aussi qu’une partie de la production est placée dans des réserves (colonne stock var.). Certains aliments comme les céréales et les légumineuses peuvent être conservés longtemps. Pour palier les variations de la production en fonction des années et pour diverses autres raisons, on met en réserves ces aliments.

35 réflexions sur “Viande et végétaux: comprendre les impacts environnementaux de nos choix alimentaires

  1. Super article, très complet. La question pâturage/culture pour l’alimentation du bétail est très intéressante. Tu l’abordes de manière plus poussée que je l’avais fait. Le système d’alimentation est tout à fait similaire ici en France (où environ 50% des céréales servent à nourri les animaux). Peut-on lire entre les lignes ici que le système intensif est moins écologique que l’extensif ? Le système extensif (que tu élargis au bio) est qualifié souvent ici de servant à « entretenir le paysage ». C’est la cas dans les montagnes notamment où cultiver en pente est impossible et/ou très difficile.
    Juste un bémol, les forêts ont souvent un bilan carbone neutre car elles captent du carbone mais en relâchent par la décomposition des feuilles et branches mortes (ce n’est pas le cas des forêts tourbeuses par exemple).
    Je me permets de poster ici le lien de mon article qui pourra apporter des informations complémentaires à tes lecteurs-trices)
    http://www.curieuxdesavoir.com/91-le-vegetarisme-sauvera-t-il-.html

    • Bonjour!

      Merci pour ton commentaire, c’est très apprécié! Je vais aller consulter ton lien bientôt!

      L’intensif vs l’extensif est un autre axe que celui que j’ai voulu aborder ici. Il existe un débat dans la communauté scientifique sur le sujet. Disons que choisir entre extensif et intensif amène à devoir considérer de nombreux paramètres au niveau environnemental, ce qui complexifie beaucoup l’analyse. De plus, c’est souvent une question de compromis. La question de la viande vs végétaux est plus «simple» et plus directe. Et c’est impossible pour la viande d’être moins intensif tout en continuant de consommer autant.

      Pour ce qui est de ton commentaire sur la forêt, tu as raison. Cependant, ce n’est pas vraiment le point que j’amène dans mon article. Tu considères le cycle de vie normale d’une forêt. Dans le contexte de mon article, il faut comparer la forêt avec l’absence de forêt. C’est au moment de la déforestation que l’on se prive d’une réserve de carbone.

      Merci et au plaisir!

      • Je reviens, histoire de relire pour le plaisir et aussi de jeter un oeil aux commentaires.

        Je suis étonné de la virulence de ces derniers (pas mal de mauvaise foi) qui sont aussi apparus sur mon article… Virulence, suivie d’un arrêt des commentaires… à croire que le but n’est que d’apporter du doute. Par expérience, je peux aussi te dire que l’autre profession très sensible est celle des boulangers-pâtissiers. Mêmes méthodes.

        Les marchands de doute…
        🙂

      • J’ai lu votre réponses et c’est ça le problème, pour vous l’élevage est LE problème pourtant ça ne l’est pas, c’est l’industriel le problème, mais vous omettez complètement que sans élevage il ny a pas moyen de produire écologiquement pour tous…. Les reproches qu’on vous fait (et que des amis agronomes on fait en lisant votre article) tout est a charge de l’élevage et deux de ses point positifs vous les faite passer pour mythes… Je vous donne ce lien du FAO pour que vous compariez vous dires et les leurs:

        Cliquer pour accéder à a-i4327e.pdf

      • J’ai survolé le document et je ne comprends pas pourquoi vous croyez que mon texte est en contradiction avec ce document de la FAO. Voici l’extrait concernant l’agroécologie:

        « Integrated crop-livestock systems involve linking crop and livestock production together to generate positive economic and environmental outcomes. Integration is done to recycle resources efficiently, whereby products or by-products of one component serve as a resource for the other – i.e. manure goes to the crops and crop residues feeds animals. The actual relationship between crops and livestock can vary in these systems. It may range from relatively intimate, within-farm integration of crops and livestock (e.g. grazing crop residues after grain harvest) to more indirect relationships (e.g. shared manure application among crop farms within a region). »

        Les extraits en caractères gras sont des thèmes que j’ai abordés dans mon texte. C’est un cas particulier.

        Et ce document n’essaie pas d’évaluer ce qui est préférable côté environnemental entre l’agroécologie et les systèmes intensifs que nous avons. En fait ce fut il y a quelques années un gros débat: sharing vs sparing. Je ne crois pas qu’il y ait eu de grands gagnants. Mais considérant la demande en viande et la population, adopter des systèmes intensifs devient plutôt inévitable.

        Si on voulait adopter l’agroécologie, il faudrait nécessairement diminuer de façon significative notre consommation de viande. Pour savoir pourquoi, il suffit simplement de lire mon texte.

      • « LE problème » ? Je voudrais bien que, pour changer, vous étayez vos dires. Votre manière d’attribuer des intentions aux auteurs est ce que l’on appelle une calomnie. Je crains que votre lecture a été partielle et partiale. Surtout quand on voit l’infographie sur les émission de GES par catégories qui a été publiée. Parler de l’impact de l’élevage dans un article dont le but est de parler de l’impact de l’élevage est a priori cohérent. Merci de rester sérieux an appliquant une lecture dénouée d’idéologie, jetez un oeil aux références données, et on pourra en reparler après.

      • Bien sure que vous avez un but derrière, sinon vous auriez poster 1/2 de votre article sur la nécessité de l’élevage que ce soit pour des raisons écologiques ou de survie de certaines populations… Faites pas le choqué… Ce qui est partiel c’est cet article…

      • La mauvaise volonté n’apporte décidément rien de bien constructif, calomnier est tout ce dont vous êtes capable.Comme donneur de leçon, « l’argumentaire » est pitoyable. Bon vent.

    • 2018 – cet article reste d’actualité. Félicitations pour le travail d’analyse. Évident les chiffres en ont fâchés plus d’un, mais l’important n’est pas de faire plaisir à des personnes qui se sont identifiées à leur profession, mais de trouver des solutions pour répondre aux problématiques actuelles. Vivement que celles et ceux qui veulent un avenir à l’humanité dans son ensemble, prennent la main. Bonne continuation.

  2. Merci beaucoup pour cet article. Si celui-ci ne fait pas le tour de la question de la consommation de produits de provenance animale, vous entrez tout de même en profondeur dans la question de l’impact biologique de la production de ces produits, un argumentaire que je n’avais pas vu si bien vulgarisé depuis un bon moment.

    Un petit point sur la question de la déforestation nommé dans le commentaire précédent : un des avantages supplémentaires de conserver la forêt est de pouvoir disposer de celle-ci comme une ressource supplémentaire. L’industrie des pâtes et papiers, implantée de façon éthique et structurée, peut fonctionner par reboisement. Ce reboisement permet ainsi de non-seulement capter une première fois le carbone, mais également de le garder emprisonné lorsque les arbres sont coupés et utilisés par les humains, dans la construction de bâtiments écologiques par exemple. On prévient ainsi d’une certaine manière l’échappement de carbone par la mort des arbres, ceux-ci étant utilisés avant d’atteindre cette étape. L’humain peut également décider par la suite de contrôler le processus de décomposition de ce bois une fois sa vie utile passée, par le recyclage ou la bio-méthanisation. Les nouveaux arbres plantés capteront de nouveaux le carbone et nous bonifions ainsi le potentiel d’une forêt. Évidemment, certaines forêts dans ce contexte sont plus appropriées que d’autres, la forêt amazonienne pour ne nommer que cet exemple devrait à mon humble avis être sauvegardée pour sa biodiversité.

    • Merci beaucoup pour votre commentaire!

      C’est en effet pertinent de considérer l’utilisation de la forêt comme ressource. On pourrait facilement augmenter la surface des forêts en réduisant un peu les superficies agricoles.

      Mais y aurait-il une demande importante pour le bois produit de cette façon?

    • Bonjour Benoit,

      Le texte a été écrit par moi. J’ai passé trois ans à travailler en recherche dans une équipe universitaire qui s’intéresse à ce genre de question.

      Je ne suis tout de même pas à l’abris de faire des erreurs. Si vous avez trouvé des erreurs, j’aimerais bien que vous spécifiez pour que je puisse ajuster mon texte en conséquence.

      Merci!

      • Dois je prendre le temps? j’ai fais ça sure un article au sujet du cuir soit disant non bio et mon com de 1500 mots a été enlevé car prouvant comme ici que cet article est juste de la mauvaises science..
        Mais bon voici quelques point « oubliés »:

        1 Vous oubliez que la majorité des élevages sur herbe font de l’alternance, donc non cet espace n’est pas totalement squatté par les animaux et est alterné entre élevage et cultures. Il y a même en France (la Dombe) où l’on alterne poisson en eau peux profonde et cultures. Rizières et pisciculture sont très rependus aussi!

        2 les animaux, surtout en cultures agroécologiques, mangent de l’herbe et des déchets végétaux d’autres cultures, votre démonstration ne prenant que 100% de graines n’est même pas viable une vache meurt si vous l’alimentez en 100 soja! Les gaz sont aussi du à cette alimentation: http://lagricultureetautreschosesdelavie.fr/?p=239

        3 Vous oubliez que tout les terrains ne peuvent pas êtres boisés ou cultivés et que l’élevage maintiens le sol pour éviter l’érosion et la désertification. de plus dans certaines parties du monde du au terrain et climat les protéines animales sont les UNIQUES accessibles

        4 Vous oubliez les engrais, bien pire que le lisier les engrais chimiques sont la cause n°1 de pollution des nappes phréatiques. Des personnes comme André Pochon on montré que justement l’avantage de l’élevage en prairie est que même les sels des cochons sont directement recyclés par les insectes, champignons et bactéries et deviennent un engrais très naturel et absolument pas polluant. de même pour les vaches

        5 TOUTE votre démonstration repose sur l’industriel et ne tiens absolument pas compte des options qui, même en Europe grandissent de jours en jours… Même le FAO, prône en agro écologie l’agro sylvo pastorale pour éviter, pollution, pesticides, grosses machines et infrastructures lourdes…

        En conclusion un système purement végétale est une catastrophe mais qui fait rêver les groupes comme Monsanto car sans animaux on dépendrait entièrement du chimique en grandes monocultures et de la pétrochimie… Il y a même un article montrant que la volonté de faire disparaitre le animaux de fermes vient d’eux: http://www.bastamag.net/Et-si-le-but-ultime-de-l-industrie

        Pour l’agroécologie, référez vous aux milliers de documents du FAO parlant de ça

        Une autre personne qui avait critiqué Allan Savory et sa technique pour combattre les déserts avec des vaches a fait même son méa culpa: http://www.theguardian.com/commentisfree/2010/sep/06/meat-production-veganism-deforestation

        Et un article Américain un peux alarmiste écrit par un patron de chaine de restos végans (si si!) qui est devenue LA référence des anti viande a été pas mal démontré faux, voici un des liens: http://www.examiner.com/article/la-chefs-book-review-ope-s-vegan-manifesto-comfortably-unaware

      • Bonjour,

        Merci d’avoir pris le temps d’écrire vos remarques. Je n’ai pas l’intention d’effacer votre texte.

        Cependant, je suis un peu surpris par vos commentaires puisque plusieurs éléments sont déjà adressés dans le texte. Je sais que le texte est long et plusieurs personnes risquent de le lire en diagonale, mais je voulais m’assurer adresser plusieurs éléments afin de donner le meilleur aperçu possible des enjeux actuels.

        Voici où trouver l’information:

        1. «Vous oubliez que la majorité des élevages sur herbe font de l’alternance»
        Le système de rotation est discuté à l’avant-dernier paragraphe de la section 5.2. Cependant, j’aimerais souligner qu’en France, les 2/3 de la consommation de céréales se fait par les animaux.

        2. «Les animaux, surtout en cultures agroécologiques, mangent de l’herbe et des déchets végétaux d’autres cultures, votre démonstration ne prenant que 100% de graines n’est même pas viable une vache meurt si vous l’alimentez en 100 soja! »
        Ces points sont discutés à la section 5.1 (dernier paragraphe) et à la section 5.2. Et bien sûr qu’on ne donne jamais seulement du soya à une vache (ou aux autres animaux), mais je ne vois pas la pertinence de présenter ce point. Jamais il a été suggéré que les vaches étaient principalement nourries de soya.

        3. «Vous oubliez que tout les terrains ne peuvent pas êtres boisés ou cultivés et que l’élevage maintiens le sol pour éviter l’érosion et la désertification. de plus dans certaines parties du monde du au terrain et climat les protéines animales sont les UNIQUES accessibles.»
        Ceci est en partie discuté au 6e paragraphe de la section 5.2. Et ça fait aussi partie du résumé à la section 6. Pour ce qui est d’éviter l’érosion, c’est un autre sujet qui aurait demandé beaucoup trop de temps et qui ne change pas les conclusions générales de ce texte.

        4. «Vous oubliez les engrais, bien pire que le lisier les engrais chimiques sont la cause n°1 de pollution des nappes phréatiques.»
        L’image de la section 5.1 montre un effet des engrais synthétiques utilisés dans les champs. De plus c’est mentionné dans la liste des impacts liés à la culture de végétaux.

        5. «TOUTE votre démonstration repose sur l’industriel et ne tiens absolument pas compte des options qui, même en Europe grandissent de jours en jours»
        Il n’était pas possible de parler de toutes les pratiques agricoles dans ce texte. Cependant, la question de l’intensification (et donc de l’industrialisation en quelque sorte) a déjà été abordée dans le texte précédent:
        https://lesceptique.ca/2015/11/02/agriculture-et-environnement-comprendre-les-enjeux-globaux-actuels/

        Que ce soit dans un système agricole industriel ou non, faire pousser des céréales pour nourrir les animaux va toujours conduite à des pertes et à un espace plus importants.

        6. «En conclusion un système purement végétale est une catastrophe mais qui fait rêver les groupes comme Monsanto car sans animaux on dépendrait entièrement du chimique en grandes monocultures et de la pétrochimie… »
        Je serais très étonné. La grande majorité des céréales qu’on fait pousser en occident servent à nourrir les animaux. Réduire la production animale voudrait aussi dire réduire les superficies agricoles. Ce n’est pas très gagnant pour Monsanto. Mais ceci va au-delà de ce texte.

        Si vous avez d’autres commentaires, n’hésitez pas à les partager. Et si j’ai mal compris vos propos, n’hésitez pas à spécifier.

        Dany Plouffe

  3. Bonjour,

    Merci Dany Plouffe. tu as rendu intelligible le lien entre la consommation/production de viande et les problèmes environnementaux. J’effectue actuellement une enquête sociologique sur la même thématique. et au départ j’étais dans le brouillard, et n’arrivai pas à mettre le lien entre production/consommation de viande et réchauffement climatique.

    • Merci beaucoup!

      J’ai travaillé 3 ans en lien avec ce sujet, donc il m’était très familier. Et pour être encore plus sûr, j’ai envoyé le texte à 2 personnes qui ont une expertise sur le sujet.

      Content de voir que ça t’a plus. Si tu as des questions, n’hésite pas.

  4. Bonjour,

    Je plutôt d’accord en général avec les hypothèses et conclusions proposées dans l’article.

    Il y a par contre un point que je trouve vraiment de mauvaise fois. Quel est le but de comparer un élevage bovin bio et un champ de soya genre Ogm ? On mélange tout pour rien, on introduit un paquet d’autres variables que l’article passes en silence…

    Comparer un élevage bovin bio avec un champ de soya bio n’aurait pas fait l’affaire ?
    Ou un élevage bovin intensif avec un champ de soya ogm ?

    Là on sème la confusion inutilement et on passe sous silence un paquet de variables que ce choix impose. Par exemple l’effet des produits chimiques sur l’environnement, la main mise d’entreprises sur les semences ogm et sur les pesticides/herbicides compatibles, l’utilisation d’engrais de sources douteuses, etc…

    Merci,
    Pascal

    • Bonjour,

      Merci d’avoir pris le temps d’écrire un commentaire.

      Comme il est indiqué dans le texte, l’impact par unité de surface est moins grand pour le pâturage bio:
      «Si les deux fermes présentées plus haut occupaient des superficies identiques, le pâturage aurait possiblement un moins grand impact environnemental que le champ de soya (sauf peut-être pour la question des gaz à effet de serre, qui sera discutée plus loin).»

      Et ensuite, j’explique pourquoi la comparaison est plus complexe que simplement regarder l’impact par unité de surface.

      La raison pourquoi ce choix a été fait c’est que j’ai souvent entendu des gens critiquer l’existence des champs de soya, posant un gros problème environnemental, alors que j’ai aussi souvent vu que consommer du boeuf bio est une bonne façon de minimiser ses impacts. Oui on aurait pu choisir du soya bio, mais l’attaque contre le soya se dirige souvent vers le non-bio. Et les résultats auraient été très similaires de toute façon.

      Désolé si vous avez l’impression que j’induis en erreur les lecteurs, mais je crois que la comparaison est justifiée considérant les commentaires que j’entends régulièrement.

      L’aspect bio-conventionnel sera discuté dans un prochain article, lorsque j’aurai le temps de l’écrire.

      Merci!

      Dany Plouffe

  5. Bonjour,

    J’ai apprécié votre article qui reste suffisamment objectif pour pouvoir se l’approprier avec nos propres connaissances.

    Cependant j’ai rencontré un soucis :
    Vous parlez beaucoup des pertes de nutriments liés à la consommation de viande plutôt que de végétaux, mais je ne crois pas qu’à un moment il ait été dit par « quoi » se concrétisent les pertes.
    En effet, si on prend l’exemple de l’eau (qui est le même que l’exemple des céréales) il est sûr que s’il faut 13 000 L d’eau pour produire 1Kg de viande, on ne se retrouvera pas avec un steak de 13 000 Kg. Les 12 999 L d’eau restants sont rejetés sous forme d’urine et de transpiration qui vont, entre autres, alimenter le sol. Il en est de même pour les déjections animales venant des aliments non digérés.

    C’est ce procédé qui permet la fertilisation des sols et qui fait qu’une prairie de pâturage sera toujours plus riche en biodiversité que n’importe quel autre paysage. Pareil pour les champs fourragés. D’ailleurs, une forêt, niveau biodiversité, c’est pas aussi incroyable que ça.

    • En fait 50 à 200 litres ne sont consommés par les animaux le reste c’est de l’eau de pluie sur les zones d’élevage et fourragères ce qui rend ce calcul complètement faux:
      http://www.consoglobe.com/eau-virtuelle-la-viande-plaide-non-coupable-cg
      Et oui effectivement les personne décriant l’élevage font l’amalgame élevage industriel et élevage sur herbe. Ce qui est paradoxale car sans élevage on ne pourras jamais maintenir les sols, éviter les engrais chimiques et les pesticides:
      http://www.huffingtonpost.fr/jeanlouis-peyraud/lutopie-de-lalimentation-durable-sans-production-animale/

      Je croie juste que cet article a été écrit plus pour des raisons dogmatiques véganes qu’une vraie volonté d’approfondir le débat.
      deux autres liens très intéressants sur le sujet:
      http://permaculturenews.org/2014/09/26/un-small-farmers-agroecology-can-feed-world/
      et
      http://permaculturenews.org/2014/09/26/un-small-farmers-agroecology-can-feed-world/
      vous verrez dans les coms de cet article que comme ici un végan attaque l’élevage en agroécologie en parlant en fait de l’industriel, technique classique de désinformation

      Pour finir un article en Français reprenant point par point les omissions et les exagérations d’article pseudo écologique comme celui là:
      http://myzap.info/blog/2015/12/15/lettre-a-une-nation-vegetarienne/

      Si vous voulez plus d’informations Pm moi

      • Bonjour Benoit,

        Je vous invite à lire le texte. En effet, on y décrit des contextes où la production de la viande peut avoir un bénéfice environnemental. Il m’est difficile de comprendre comment vous pouvez voir un dogmatisme végane dans ce cas. En fait, ce texte conclut plutôt que le mode de production « idéal » (si ce concept a du sens) ne serait pas végane.

        Ce texte est basé sur les recherches scientifiques actuelles. Et ce qui est clair est que la production/consommation de la viande actuelle a un impact environnemental important. Une des solutions très souvent proposées est de réduire significativement la quantité de viande. Ceci n’est pas simplement une question d’industriel vs sur herbe.

        Cependant, nous n’avons pas de chiffre sur ce qui serait la quantité de viande à produire pour que les impacts environnementaux de l’agriculture soit minimal. Il n’existe pas de recherche à ce sujet.

    • Bonjour Jeff,

      Merci pour avoir partager vos commentaires sur cette page.

      Bien entendu, un pâturage bien géré (les pâturages ne sont pas tous bien gérés) aura en général un sol plus fertile que les terres que l’on cultive intensivement présentement. Par unité de surface, je suis ainsi d’accord que les pâturages peuvent être avantageux côté environnemental (si on oublie la question du méthane). Ceci est même le point de départ du texte. Et transformer une terre cultivé en pâturage de temps en temps peut avoir des avantages pour le cultivateur qui gère ces terres. Si vous lisez attentivement le texte, c’est aussi mentionné dans le texte.

      Cependant, il ne faut pas seulement regarder les impacts par unité de surface, tel qu’il a déjà été expliqué dans ce texte et surtout dans le texte précédent. Même si le champ est plus fertile, est-ce vraiment mieux pour l’environnement qu’un champ de soya par exemple? C’est la question qui est discutée dans le texte. De plus, le texte s’intéresse à savoir comment gérer l’agriculture au niveau global afin de pouvoir nourrir la population. On regardes les données dans le contexte actuel, où la population est en croissance, avec les questions d’espace qui deviennent de plus en plus critiques. Il ne s’agit pas de la perspective d’un agronome qui doit gérer un espace, mais plutôt de quelqu’un qui s’intéresse aux données globales. C’est mon domaine d’expertise.

      Je n’ai pas vraiment abordé le thème de l’eau, ce sera pour un prochain texte. La question de l’eau diffère de la question des protéines.

      Les acides aminés essentiels que l’on doit consommer sont produites par les plantes seulement: les animaux que l’on consomme sont incapables de les produire. Les vaches, cochons et poules ont besoin des mêmes acides aminés essentiels, qu’ils retrouvent dans les plantes (ou dans les aliments provenant d’animaux qui ont mangé ces plantes). Ces acides aminés sont composés d’azote. Donc il est important de remplacer l’azote que l’on prend dans les champs par d’autre azote. Les animaux qui sont dans le même champ ne peuvent pas faire remplacer cet azote: l’azote consommé est retourné au sol. Pour remplacer l’azote dans le champ, il y a trois façons:
      1) faire pousser certaines plantes qui fixent l’azote de l’air, comme les légumineuses (en fait, ce sont des bactéries qui sont travaillent de façon symbiotique avec ces plantes).
      2) prendre les excréments produits par d’autres animaux dans d’autres champs, ou sinon simplement des plantes
      3) ajouter des engrais que l’on a produit synthétiquement (sous forme d’ammoniac).

      Dans une perspective globale, le cas 2) n’est d’aucune utilité car il ne fait que déplacer l’azote. Donc, il ne reste que les choix 1) et 3).

      Ainsi, un des avantages des pâturages est qu’on laisse la plupart de l’azote dans le sol. Pour en avoir assez pour produire les protéines que l’on consomme, ceci implique qu’il faut forcément utiliser plus d’espace pour nourrir la même population. Ceci implique qu’on doit couper davantage de forêts.

      On réussit à limiter l’espace dont on a besoin en particulier grâce à l’ajout de fertilisants synthétiques. Si on cesse d’en ajouter dans les champs, il faudra prendre plus d’espace.

      En résumé: ce qui permet au sol de remplacer l’azote dans le sol servant à construire les acides aminées essentiels que l’on a besoin sont les légumineuses et les fertilisants synthétiques. En utilisant des pâturages, on ne fait que laisser une plus grande proportion d’azote dans le sol, ce qui augmente la superficie nécessaire pour nourrir la même population.

      Voudrait-on remplacer toute les forêts de la planète par des pâturages? Quel avantage ça aurait?

      • Car votre article ne parle de la filière animale que comme un truc monstrueux à proscrire en généralisant tout aux pire de l’industriel. Ce qui est faux et mensongé, elle doit juste être remise « dans » la production générale des fermes pour une agroécologie stable. Ce sont en gros les conclusions du FAO et de bien d’autres organisations qui cherchent des solutions non polluantes, viables et non industriel.

        Bien a vous

      • Bonjour Benoit,

        Je vous encourage à lire les textes. J’ai pris le temps de mettre le plus de données possible afin de mieux comprendre ce dont il est question.

        Les liens que vous avez envoyé regarde les impacts par unité de surface. Et je suis d’accord qu’avec cette perspective, la production de boeuf sur pâturage est très positive. Le texte le mentionne très clairement. Mais comme je l’explique (entre autres avec le texte précédent), dans le contexte actuel où l’espace devient limité, on ne peut pas simplement regarder les impacts par unité de surface.

      • Un dernier détails vous oubliez toute la partie maintiens du sol et fertilisation naturelle qui disparaitrait avec un système purement végétale pour être remplacé par plus de chimique et moins de biodiversité…

      • Je ne l’ai pas oublié. Encore une fois, vous extrapolé de l’information qui n’est pas dans le texte. Les systèmes de gestions feront partie d’un autre article que j’aimerais faire.

        Je n’ai pas affirmé que le système de production idéal était celui utilisé présentement.

      • Et si jamais on instaurait un système dans lequel le boeuf sur pâturage était utilisé de sorte à augmenter la qualité des sols dans un système de rotation, ceci impliquerait une diminution très importante de la production de la viande. Donc, même en considérant cet élément, les conclusions générales du texte (réduire la quantité de viande pour réduire ses impacts environnementaux) ne seraient pas changées.

        Dany

  6. Merci Dany j’ai bien compris ce que vous m’avez expliqué.

    Donc pour conclure je pense qu’il faut concilier un peu de tout pour avoir quelque chose de durable :

    – Des champs de soja pour le rendement alimentaire, au détriment de la biodiversité locale;
    – Des pâturages pour avoir un peu d’alimentation, et un peu de biodiversité;
    – De l’industriel pour produire suffisamment, pour tout le monde, en utilisant le moins d’espace possible, même si cela pollue.

    De toute manière, chaque type d’agriculture à ses avantages/inconvénients, les choses ne sont jamais ou blanches ou noires. Le monde est parsemé de nuances de gris, et c’est cette diversité qui créée la richesse.

    Reste après la question de l’équilibre de toutes ces pratiques, qui sont en général très localisées.

    De la même manière qu’en écologie, les milieux les plus favorables à la biodiversité se caractérisent généralement par une mosaïque d’habitats, par exemple, une clairière tourbeuse où passe un cours d’eau, le tout au milieu d’une forêt. Un mélange d’écosystèmes qui crée un melting-pot pot de biodiversité.

    Pour l’heure, un gros problème dans notre agriculture provient de la « spécialisation » des territoires. A l’échelle micro, on trouve nettement des séparations dans les pratiques, comme des gros blocs qui ne se chevauchent pas (exemple imagé: http://le-lutin-savant.com/g-france-geographie.img/France-agricole-c%C3%A9r%C3%A9ales-cultures-maraicheres-vignobles-elevage-intensif-polyculture-association-c%C3%A9r%C3%A9ales-elevage-extensif-culture-agriculture-France-Europe.jpg je pense que cette image illustre bien)
    Et à l’échelle macro, on observe des pays entiers voire même des continents qui possèdent une énorme tendance agricole (exemple imagé : https://www.ctrdv.fr/GaleriePhoto/upload/2010/06/29/20100629113304-30938bd8.jpg )

    Quand ces cartes deviendront de réelles mosaïques multicolores, je pense que nous serons sur une bonne voie dans le domaine du durable 🙂

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