Compteurs intelligents et santé: exemple d’une nouvelle exagérée

Avec la collaboration de Mireille Schnitzer, Ph.D. en biostatistique

Résumé :

  • Le but de ce billet est de voir comment un article journalistique peut exagérer une nouvelle de nature scientifique.
  • Un article du Huffington Post Québec annonçait qu’une recherche scientifique prouvait que les compteurs intelligents causaient des problèmes de santé.
  • Cette recherche n’est pas accessible pour l’analyser, et elle n’a pas été publiée dans un journal scientifique pour l’instant.
  • Le type d’approche utilisé pour cette recherche, c’est-à-dire la série de cas, ne permet pas de démontrer que le rayonnement électromagnétique provenant des compteurs intelligents cause les symptômes.
  • Conclusion : l’article du Huffington Post surestime beaucoup la valeur de la recherche qu’il cite.
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Article sur les compteurs intelligents dans le Huffington Post Québec

Article publié dans le Huffington Post Québec, le 25 novembre 2013.

Les compteurs intelligents sont-ils nocifs pour la santé? Il semblerait que oui, si on se fie à un article publié le 25 octobre dernier dans le Huffington Post Québec (HPQ). Dans cet article, on raconte qu’un médecin australien aurait démontré que les compteurs intelligents posaient des risques pour la santé. Et la preuve semble importante : ce serait une « première mondiale », semble-t-il. Est-ce que l’étude et l’article du HPQ sont crédibles?

Pour en savoir davantage sur une nouvelle, il faut bien sûr remonter à la source. L’article du HPQ semble être rédigé à partir d’un texte diffusé par l’American Academy of Environmental Medicine (AAEM). Cependant, ce dernier texte n’offre pas beaucoup de détails sur l’étude en question, du moins rien de significativement plus important que ce qui est écrit dans le texte du HPQ. On peut tout de même analyser les informations qu’on peut trouver.

Impossibilité d’analyser l’étude

Une analyse détaillée de l’étude scientifique citée dans le HPQ est impossible à faire : l’étude en question n’est pas disponible pour l’instant. On ne connait pas la méthodologie, les résultats exacts ou l’approche utilisée par les auteurs pour analyser les résultats. Avant qu’un article puisse avoir une certaine valeur scientifique, il doit au moins passer par un comité de lecture (système de révision par les pairs). Même lorsque publiée, une étude scientifique n’est pas automatiquement source de « vérité absolue ». Toute étude doit être évaluée dans son contexte, en regardant entre autres quels sont les autres résultats qui ont été obtenus par d’autres chercheurs.

L’auteure de la fameuse étude, Dr Federica Lamech, n’a aucune publication scientifique (selon mes recherches sur Google Scholar et PubMed), ce qui empêche d’en savoir davantage sur la qualité de ses recherches. Il n’est pas impossible de publier sans avoir d’expérience en recherche (voir par exemple l’histoire d’Emily Rosa), mais il reste qu’on ne peut pas avoir un « avant-goût » de la qualité de ses recherches.

Le type d’étude utilisé : la série de cas

Ce qu’on sait de l’étude est qu’il s’agit d’une série de cas. Ce type d’étude médicale consiste à rapporter des informations sur des patients qui ont une problématique similaire tout en ayant une possibilité que la cause de la problématique soit commune. Par exemple, si plusieurs patients rapportent avoir eu des maux de tête après s’être fait colorer les cheveux en rouge, un médecin ou un chercheur peut écrire un rapport sur la situation, en décrivant en détail les symptômes des patients et le contexte.

Ceci peut ensuite permettre à d’autres chercheurs d’élaborer des expériences plus élaborées afin de vérifier s’il y a bel et bien un lien entre ce qu’on croit être la cause (ex : coloration des cheveux) et l’effet (ex : le mal de tête). Cependant, la série de cas ne permet pas de faire un lien causal (lien entre la supposée cause et l’effet), et ce pour différentes raisons, dont entres autres :

  • Ce qui semble être la cause et l’effet peuvent être de simples coïncidences: il n’y a pas nécessairement de corrélation entre ce qu’on perçoit être la cause et l’effet (exemple : si le mal de tête arrive de façon aléatoire, il est certain que certaines personnes auront un mal de tête après avoir une coloration des cheveux).
  • Même s’il y avait corrélation, il peut exister une cause commune entre ce qui semble être la cause et l’effet, ou la cause peut être différence de celle perçue (exemple très hypothétique : prendre de l’alcool pourrait augmenter l’envie d’avoir les cheveux rouges, et l’alcool induit aussi les maux de tête).
  • La sélection des patients est telle que le chercheur apporte un biais important lors de la sélection des patients inclus dans la série de cas (exemple: si on cherche suffisamment longtemps, on va trouver des gens qui ont les cheveux rouges et qui ont mal à la tête. Si deux caractéristiques sont suffisamment communes et indépendantes, on pourrait quand même les retrouver en même temps chez plusieurs individus.).

Ce type d’étude a une utilité au niveau médical tel que mentionné plus haut, mais il ne permet pas de prouver une relation entre une cause et un effet. Il ne permet pas non plus de démontrer l’existence d’une corrélation. C’est vrai pour toutes les études de série de cas, peu importe le sujet de l’étude et peu importe la conclusion. Ceci s’appliquerait de la même façon au cas de la cigarette : une série de cas ne pourrait jamais être utilisée comme preuve scientifique que la cigarette cause le cancer du poumon. Pour obtenir des preuves scientifiques montrant un lien entre une cause et un effet, on doit utiliser des types d’étude beaucoup plus rigoureuse telle que les essais randomisés contrôlés (cliquez ici pour une liste des différents types d’étude en médecine).

L’étude du Dr Lamech est une série de cas, si on se fie à l’article de l’AAEM. Ce qui a été expliqué plus haut s’applique ainsi à cette étude, peu importe les conclusions et l’analyse qui y seront présentées. Ainsi il n’y a aucune raison de croire que l’étude du Dr Lamech aura un impact significatif côté scientifique et médical. Même s’il s’agissait vraiment d’une « première mondiale », même si une organisation soutient l’étude, ça ne change rien dans le monde de la recherche scientifique. Il n’y a aucune raison de faire une exception pour l’étude du Dr Lamech.

Conclusion

Il existe en fait de très nombreuses études sur les effets des radiofréquences sur la santé (nous y reviendrons dans un prochain billet). Cependant, l’étude du Dr Lamech n’aura pas beaucoup d’impacts côté scientifique, car elle ne permet pas d’établir un lien direct  entre les symptômes étudiés et le rayonnement électromagnétique provenant des compteurs intelligents. Ceci est une caractéristique du type d’approche utilisé dans cette étude, peu importe la conclusion de l’étude.

L’article du HPQ donne ainsi beaucoup d’importance à une recherche qui est non publiée et qui utilise une approche qui ne permet pas d’établir de lien causal. Le danger potentiel des compteurs intelligents ne pourra aucunement être démontré par l’étude du Dr Lamech. Ainsi, cet article du HPQ risque plutôt de causer de la confusion dans la population plutôt que d’informer.

Les symptômes des gens qui se disent électrosensibles sont en quelque sorte reconnus entre autres par Organisation mondiale de la santé. Cependant, ce qui est difficile à déterminer est la cause : est-ce que les symptômes sont réellement causés par le rayonnement électromagnétique ou est-ce un effet psychologique (un peu comme les phobies ou l’effet nocébo)? Pour le savoir, il faudra faire entre autres des essais randomisés contrôles, ce qui a déjà été fait. Ce sera le sujet d’un prochain billet.

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20 réflexions sur “Compteurs intelligents et santé: exemple d’une nouvelle exagérée

  1. Je suis d’accord que l’étude mentionnée n’est pas suffisante pour arrivé à une conclusion solide de causalité à elle SEULE, vous soulevez une nuance importante. Cependant, elle indique un RISQUE et une piste à investiguer de manière INDÉPENDANTE ET PUBLIQUE. Il est important d’être critique à tous les niveaux, mais surtout auprès de l’industrie et des institutions qui les approuvent.

    Je serais curieux et intéressé si vous faisiez une revue détaillée des études qui clament la sécurité. Les fréquences étudiées? Les populations? la durée des tests? Leurs sources de financement et les liens possibles avec l’industrie, etc…pour vérifier la validité de leur information a eux aussi. Il est beaucoup plus difficile, mais important, à mon humble avis, de surveiller la pseudo-science des multinationales aux intérêts financiers astronomiques que de surveiller les initiatives indépendantes avec peu de moyens. Mon expérience m’a montré que le « contenant scientifique » y est, mais pas le contenu.

    Nous avons justement besoin de gens critiques pour faire ce travail, puisque la population doit justement établir un lien causal direct avant qu’un produit dangereux soit retiré (ex: Tabac). Les compagnies devraient prouver la sécurité pour les effets à long terme, or il ne font qu’amener des indices d’absence de liens directs et ce à courts termes trop souvent. Ces études sont alors utilisées pour justifier la commercialisation. De plus, les compagnies ont des département de salariés pour le faire, nous avons les citoyens qui le font à temps perdu. Merci de tourner votre esprit critique auprès des études soutenant la sécurité (je n’en ai pas trouvé à date qui tiennent le coup…merci de m’en fournir pour nuancer l’information!!). Nous avons bel et bien besoin d’esprit critique…svp continuez, mais pas que sur les études qui défendent la santé de la population tant bien que mal. Merci!

    • Bonjour Christian!

      Merci pour votre commentaire!

      « Cependant, elle indique un RISQUE et une piste à investiguer de manière INDÉPENDANTE ET PUBLIQUE»

      Pour être plus précis, elle suggère de vérifier la possibilité d’existence d’un risque. Mais elle n’indique pas un risque à proprement dit. C’est une subtilité vous me direz, mais dans le monde de la recherche médicale, ça peut faire une différence importante.

      Je reviendrai plus tard sur d’autres aspects des compteurs!

      Merci encore!

      Dany

      • Oui exactement comme vous dites  » elle suggère de vérifier la possibilité d’existence d’un risque ». Non pas de risque proprement dit, tout à fait. Au niveau scientifique ceci tient la route…on avance prudemment et vérifie les théories, etc…Cette précision méthodique est nécessaires pour faire avancer la connaissance proprement. Vos précisions son adéquates.

        Merci de votre intérêt,

  2. Je viens de tomber sur ça aussi…sur PubMed, votre avis svp: « The evidence indicates mediation by highly nonlinear, nonequilibrium processes at critical steps in signal coupling across cell membranes. There is increasing evidence that these events relate to quantum states and resonant responses in biomolecular systems, and not to equilibrium thermodynamics associated with thermal energy exchanges and tissue heating. »
    http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8388394

  3. Je viens de tomber sur ceci…encore à lire au complet…mais semble bien documenté et crédible.

    Cliquer pour accéder à goldsworthy_bio_weak_em_07.pdf

    « …but some facts are already inescapable. There is undeniable experimental proof that weak electromagnetic fields can remove bound calcium ions from cell membranes. There is also no doubt that
    bound calcium ions are essential for the stability of these membranes. »
    Merci de votre participation.

  4. Il est observé que la majorité des études scientifiques négatives ne sont PAS publiées, tous domaines confondus. Et celles qui le sont c’est de 6 à 8 ans après l’étude, et que les positives le sont en majorité et plus rapidement. (Publication bias in clinical trials due to statistical significance or direction of trial results. Hopewell S1, Loudon K, Clarke MJ, Oxman AD, Dickersin K.) Une autre étude estime que seulement 20% des données de recherches d’études non publiées sont disponibles.
    Alors, messieurs et mesdames les sceptiques, comment pouvez-vous vous faire une tête si les études ne servant pas les intérêts des commanditaires ne sont pas publiées. Quelles études sont vraiment indépendantes quand les universités sont financées par des intérêts commerciaux?

    • Oui en effet…pour me part ma documentation scientifique sur les effets biologiques devient de moins en moins « négligeable ». Il devient clair pour moi que l’on cache l’information « négative » comme vous dites François Isabelle. M. Plouffe, je crois que la nouvelle n’est pas exagérée finalement, bien au contraire, mes lectures m’amènent à croire que nous sous-estimont la gravité de la situation. Après avoir lu ces liens, vous aurez une meilleur vision nuancée de la situation…pour le moins inquiétante, car nous avons suffisament de raison d’appliquer le Principe de Précaution. Bonne journée et faites circuler l’information svp!

      Document du Dr. Magda Havas de L’université de Tren, Ontario (effets biologiques des CEMs)

      Cliquer pour accéder à 04_Havas_London-Rev.pdf

      Document du Dr. Andrew Goldsworthy, d’Orxford et Cambridge University (effets biologiques des CEMs):

      Cliquer pour accéder à Biol-Effects-EMFs-2012-NZ2.pdf

      Le groupe « Canadians for safe technology » expose les conflits d’intérêts sur les comités décisionnels de santé Canada: http://www.c4st.org/safety-code-6-review

      Revue de littérature d’un groupe de Médecin Américan sur les CEMs:
      http://apps.fcc.gov/ecfs/comment/view?id=6017465430

      Le rapport Bioinitiative (consultez la section sur les résumés de recherches pour la documentation)
      http://www.bioinitiative.org/conclusions/

      Vous avez aussi le site Britannique pour des sources de recherches:
      http://www.powerwatch.org.uk/science/studies.asp

      Du Québec, nous avons le Professeur de Médecine à l’Université de McGill, sur le fameux Code 6 de Santé Canada:

      Etc…etc…etc…

      • Si nous devions appliquer le principe de précaution pour les compteurs intelligents, il faudrait l’appliquer également pour la télé, la radio, les routeurs Wi-Fi et les cellulaire. Pourquoi est-ce que bien des gens critiquent les compteurs intelligent mais possède un routeur et un cellulaire sans problème… C’est pourtant le même type d’onde, soit une onde électromagnétique.

      • SImon,

        En effet, si les compteurs sont dangereux, le reste aussi…ce qui remettrait en question nos habitudes et risque d’affecter le porte-feuille des corporations de la télécommunication. On peut se douter que la pression pour nier ces informations vient de là??

        Or avec les compteurs intelligents, ce qui est plus grave c’est que l’on ne peut pas choisir de les eteindre ou de ne pas s’en servir ou en acheter (ce que je refuse, mais ce droit m’est nier) Nous sommes donc exposé 24hr/24hr. Qui plus est c’est rajouté des MILLIONS d’émetteur alors que nous en avons déjà trop en place.

        Si vous êtes si convaincu qu’il n’y pas d’effet en dehors des effets thermiques, je vous invite à consulter la documentation et liens que j’ai mis sur cette page. Et il y en a beaucoup d’autres…les évidences scientifiques sont là. Le code de santé Canada est désuet et ne nous protège pas… et on a montré que des gens de l’industrie siégeait au conseil de ré-évaluation du COde 6: (http://www.c4st.org/safety-code-6-review). L’OMS classe notamment les radio-fréquences comme possiblement cancérigènes, cet article indique la portée de cette évaluation à l’ensemble des radio-fréquences: http://www.cem-onde.fr/blog/nouvelles-precisions-de-loms-concernant-la-classification-en-possiblement-cancerigene-des-radiofrequences-1804.html.

        Bonnes lectures

        Alors si on considère le tout comme possiblement cancérigène d’après nos études…serait-il exagéré d’adopter le principe de précaution? Je vous invite à vraiment faire vos recherhces sur le sujet pour vous faire une idée.

        Oui, il faut appliquer le principe de précaution partout, or dans notre société nous valorisons plus l’argent et la satisafaction rapide que la santé à long terme…on le voit bien à l’état de la planète, c’est le même phénomène d’inscousciance qui se produit. 😦

    • Bonjour François,

      Merci pour votre message. L’étude que vous citez est très intéressante et elle a été réalisée par une équipe qui est généralement considérée crédible du côté scientifique. Le Cochrane Collaboration fait un bon travail de façon indépendante. Et bravo de citer une étude pour appuyer vos propos. C’est une très bonne habitude à avoir.

      Cependant, les expressions « positive finding » et « negative finding » qu’on retrouve dans l’étude que vous citez n’ont pas le sens que vous semblez leur donner. On dit qu’un résultat est positif s’il confirme l’hypothèse formulée au départ par les chercheurs au départ. Par exemple, si on veut vérifier l’effet des micro-ondes sur le risque du cancer du cerveau, un résultat positif serait que l’étude montre qu’il y a bel et bien un lien entre le cancer du cerveau et les micro-ondes (l’hypothèse testée est en général, dans cette situation: « Les micro-ondes augmentent les risques du cancer du cerveau »). Un résultat négatif serait de ne pas trouver de lien, ou même d’obtenir que les micro-ondes ont un effet bénéfique sur le cerveau.

      Ainsi, les termes « positifs » et « négatifs » en statistique ne sont pas des synonymes de « bénéfiques » et « dangereux ». Ils caractérisent en fait la validation/invalidation de l’hypothèse de départ.

      Donc, si l’étude que vous citez s’applique au cas qui nous intéresse, on en déduirait que les études montrant un lien entre un problème de santé et le rayonnement électromagnétique ont plus de chance d’être publiées que celles qui ne montrent aucun lien. Les études qui ne montrent aucun lien risquent d’être publiées beaucoup plus tard.

      L’étude que vous citez est disponible ici:
      http://www.thecochranelibrary.com/userfiles/ccoch/file/INternational%20Clinical%20Trials%20Day/MR000006.pdf

      Il s’agit du problème des biais de publication. Il y a certains journaux maintenant qui publient ces études négatives, mais le problème est toujours là: les journaux « prestigieux » préfèrent publier des résultats positifs.

      Merci d’avoir pris le temps de commenter!

      • Je comprend bien la notion de résultat positif ou négatif d’une étude. C’est de la rhétorique. Je me fous de la façon que l’hypothèse est formulée. Ce que je veux dire que si c’est bénéfique ou dangereux pour la population, la publication sera plus rapide et bien rapportée ou non publiée ou retardée respectivement.

  5. Simon a un bon point. On a un choix, exerçons-le, mais il est limité.
    Quant à nos voisins immédiats dans un multi-logements, aux tours cellulaires (antennes relais) qui poussent autour de nous et dont le nombre croissant de fournisseurs multiplie le réseau d’antennes micro-ondes et leur propre radiation (sans compter la puissance accrue nous permettant une communication dans un ascenseur ou un véhicule tout métallique) ce sont autant de sources additionnelles de micro-ondes dont nous n’avons pas de contrôle direct. La présence et la localisation des compteurs intelligents est la goutte pour certains.
    Seules des mesures de fréquences et d’intensité du cocktail électromagnétique in situ pourraient rassurer et relativiser l’importance des sources.

    • Comme vous le dites, les compteurs intelligents ne sont qu’une goutte. C’est pourquoi je suis découragé de voir certaines personnes blâmer les compteurs, et seulement les compteurs (incohérence).

      Pour répondre à votre dernière phrase, les mesures de champs électromagnétique existent et sont régulièrement faites. Les normes de Santé Canada sont toujours respectées. Les seuls effets des ondes électromagnétiques prouvés sont des effets thermique (chauffage). La norme de Santé Canada prévoit par exemple qu’un cellulaire porté à l’oreille ne devrait pas augmenter la température de la région de l’oreille de plus de 1 degré Celscius, et en plus on divise par 50 comme facteur de protection (donc 50 cellulaires serait nécessaire). Ça me paraît amplement suffisant.

      Le principe de précaution, sur la base de « il existe peut-être d’autres effets que les effets thermiques mais non découvert jusqu’à maintenant » est exagéré. S’il faudrait appliqué le principe de précaution systématiquement de la sorte, il faudrait le faire avec tout.

      • Je voulais dire la goutte qui fait déborder le vase. Les gens en ont marre de s’en faire rajouter. À ma connaissance, l’effet thermique n’a jamais été l’objet de soucis. Pourquoi serais-ce un critère? Et le facteur de 50? Pourquoi pas 100 comme en toxicologie? Même ces normes vétuste de toxicologie (dose mortelle/100) sont dans le champs pour ce qui est des perturbateurs endocriniens: les BPA commencent à faire effet en parties par billions et se répercutent sur les générations suivantes. On est des cobayes. Avec ce genre de complaisance dans 50 ans on est cuit, au sen propre et au figuré.

      • « Pourquoi serais-ce un critère? »
        Parce que l’effet thermique est le SEUL à exister pour ce niveau d’énergie d’une onde électromagnétique.

        « Pourquoi pas 100 comme en toxicologie? »
        En fait, nous avons en réalité un facteur beaucoup plus élevé. La limite recommandée par Santé Canada est de 6 000 000 µW/m². Voyez par vous même les valeurs réels d’émission : http://compteurs.hydroquebec.com/static/assets/images/compteurs/hydro-compteurs-comparez-vous-graphique.png (note : ce lien pointe vers Hydro-Québec. J’ai choisi celui-ci car on montre bien les compteurs intelligents. Il est possible de trouver un tableau obtenant des résultats similaires et reproductibles par d’autres sources)

      • Quel est le lien entre la chaleur et les effets nocifs des CEM? Si c’est une corrélation, ce n’est pas causal, n’est-ce pas? Parce qu’il n’existe pas encore d’autres critères que la mesure de l’effet thermique, est-ce que l’on doit garder nos œillères bien en place? Les émetteurs de CEM ont-ils quelqu’intérêt à trouver un critère plus sensible? Bien sûr que non. Le sophisme de l’appel au nombre, la majorité du consensus gardera bien longtemps au large des études discordantes, auto-censurées, non-publiées, torpillées, interrompues ou abandonnées…

  6. The Procrustean Approach – Setting Exposure Standards for Telecommunications Frequency Electromagnetic Radiation

    The Procrustean Approach CoverAn examination of the manipulation of telecommunications standards by political, military, and industrial vested interests at the expense of public health protection.
    Don Maisch PhD, 2010.

    (L’ouvrage peut être téléchargé gratuitement à cette adresse: http://www.emfacts.com/the-procrustean-approach/ )

    An examination of the manipulation of telecommunications standards by political, military, and industrial vested interests at the expense of public health protection.
    Don Maisch PhD, 2010.

    According to ancient Greek legend there once lived in Attica a bandit named Damastus or Polypemon, who was nicknamed Procrustes, or “The Stretcher”. He was known to entice, by force if necessary, passing members of the public to lie down on his iron bed. If they were too long he would cut off their limbs in order to fit the bed. If they were too short he would place them on a rack and stretch them until they would fit the dimensions of his bed – referred to as the Procrustean bed. Procrustes was eventually slain by his own method (cover image) by Theseus, a legendary king of Athens who, as a young man, had the habit of slaying robbers and monsters whenever he encountered them on his travels.

    One of the derived meanings of Procrustean bed is an arbitrary standard to which exact conformity is forced. It was used to refer to Western radiofrequency (RF) human exposure standard setting by Professor V. V. Parin, a member of the USSR Academy of Medicine and quoted in the Foreword of A. S. Presman’s book Electromagnetic Fields and Life (1970).

    In the case study of the Standards Australia TE/7 Committee: Human exposure to electromagnetic fields (Chapter 5) the central issue of discussion was what constituted a suitable precautionary approach when setting RF exposure standards in order to address scientific uncertainty and provide adequate public health protection. That committee was ultimately disbanded because a suitable definition of a precautionary approach could not be agreed to and the proposed standard was therefore unable to gain the required 80% approval in order to be passed.

    This thesis contends that, rather than taking a precautionary approach, Western standard setting organisations have actually followed what can best be described as a Procrustean approach. This approach consists of cutting off from consideration scientific data that does not conform to their bed of knowledge. Such an approach can be considered just as inimical to public health protection as was Procrustes’ mythical bed for the public of his time.

  7. Pour connaître la stratégie de « Défense de Produit » mise en oeuvre par l’industrie dans le dossier des compteurs intelligents de même que dans plusieurs autres dossiers controversés de santé environnementale, il faut lire:

    Doubt is Their Product:
    How Industry’s Assault on Science Threatens Your Health
    by GWU Environmental & Occupational Health Department Professor David Michaels (Oxford University Press, 2008).

    * * *
    « Doubt is our product, » a cigarette executive once observed, « since it is the best means of competing with the ‘body of fact’ that exists in the minds of the general public. It is also the means of establishing a controversy. »

    In this eye-opening exposé, David Michaels reveals how the tobacco industry’s duplicitous tactics spawned a multimillion dollar industry that is dismantling public health safeguards. Product defense consultants, he argues, have increasingly skewed the scientific literature, manufactured and magnified scientific uncertainty, and influenced policy decisions to the advantage of polluters and the manufacturers of dangerous products. To keep the public confused about the hazards posed by global warming, second-hand smoke, asbestos, lead, plastics, and many other toxic materials, industry executives have hired unscrupulous scientists and lobbyists to dispute scientific evidence about health risks. In doing so, they have not only delayed action on specific hazards, but they have constructed barriers to make it harder for lawmakers, government agencies, and courts to respond to future threats.

    The Orwellian strategy of dismissing research conducted by the scientific community as « junk science » and elevating science conducted by product defense specialists to « sound science » status also creates confusion about the very nature of scientific inquiry and undermines the public’s confidence in science’s ability to address public health and environmental concerns Such reckless practices have long existed, but Michaels argues that the Bush administration deepened the dysfunction by virtually handing over regulatory agencies to the very corporate powers whose products and behavior they are charged with overseeing.

    In Doubt Is Their Product Michaels proves, beyond a doubt, that our regulatory system has been broken. He offers concrete, workable suggestions for how it can be restored by taking the politics out of science and ensuring that concern for public safety, rather than private profits, guides our regulatory policy.

    Doubt is Their Product can be purchased through Amazon.com and Powells.com.

    Next: The « smoking gun » documents behind the book

    Praise for Doubt is their Product:

    “What a perfect title, ‘Industry’s Assault on Science.’ It’s happening. It’s real.”
    – Erin Brockovich

    “This well-researched book by someone who truly knows the system is a must read for anyone who wants to understand the cozy relationship between industry and regulatory agencies on matters that affect the health and safety of our families and neighbors. The cited examples illustrate how, with the help of irresponsible members of Congress and other public officials, corporate greed can trump any sense of ethics, morality, and human compassion.”
    – Neal Lane, former Science Advisor to the President and former Director of the National Science Foundation

    “This brave, shocking book exposes the abuse of science by government and industry in ways that endanger the workplace, the home, the water supply, the air quality—in fact, our planet as a whole. David Michaels speaks authoritatively from his firsthand experience as a champion of occupational safety and health. He tells a terrific story.”
    – Dava Sobel, author of Longitude and Galileo’s Daughter

    “In Doubt Is Their Product, David Michaels gives a lively and convincing history of how clever public relations has blocked one public health protection after another. The techniques first used to reassure us about tobacco were adapted to reassure us about asbestos, lead, vinyl chloride—and risks to nuclear facilities workers, where Dr. Michaels’ experience as the relevant Assistant Secretary of Energy gave him an inside view. And if you’re worried about climate change, keep worrying, because the same program is underway there.”
    – Donald Kennedy, Editor-in-Chief, Science

    “We live in an age of unprecedented disinformation, misinformation, and outright lying by those in power. This important book shows who profits by misleading the public—and who ultimately pays with their health.”
    – Eric Schlosser, author of Fast Food Nation

    « Ever wonder why it has been so slow and difficult to reduce the health risks from tobacco, secondhand smoke, lead, beryllium, or chromium? David Michaels’s excellent Doubt Is Their Product provides part of the explanation, showing numerous ways in which “the product defense industry” uses scientific (and pseudoscientific) arguments to undermine public health protections, corrupt the scientific record, and mislead the public. »
    – Carl F. Cranor, Science

    « That science can be bought is hardly news to anyone who knows about tobacco ‘scientists.’ But how pervasive, effective and stealthy this science-for-hire is — as masterfully documented by David Michaels of George Washington University in his new book, ‘Doubt is Their Product: how Industry’s Assault on Science Threatens Your Health’ — will shock anyone who still believes that ‘science’ and ‘integrity’ are soulmates. »
    – Sharon Begley, Newsweek

  8. Documentaire « Ondes, science et manigances »
    Bande annonce : http://www.youtube.com/watch?v=_LyuIL73HVM

    En Europe, la défiance citoyenne et la contestation contre les antennes de téléphonie augmentent depuis 10 ans. Pourtant les états, les industriels et une partie de la communauté scientifique affirment que les normes sanitaires nous protègent.

    A travers les parcours de lanceurs d’alerte, citoyens, journalistes, scientifiques, élus, ce film dévoile comment, à l’instar de l’industrie du tabac, le lobby de la téléphonie mobile a construit une « stratégie de défense de produit », en créant artificiellement un doute scientifique autour de la nocivité de cette technologie, afin de protéger ses intérêts économiques.

    Site officiel :
    ondesscienceetmanigances.fr

    * * *
    Documentaire  » Cherche zone blanche désespérément »
    Bande annonce : http://marckhanne2.wix.com/electrosensibles-lefilm#!accueil

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